Créations

Et Dieu créa la femme, deux sonnets

1. Dame blanche

La belle aux longs cheveux étendue sur un lit
Une main caressant sa poitrine adorable
Ses jambes emmêlées palpitent dans les plis
De la soie d’où émerge un visage admirable

À quoi songe la dame ainsi abandonnée
Au bal d’hier au soir où elle brilla si fort
Ou bien à la jouissance qu’elle s’est donnée
Avec les gestes lents d’un nonchalant effort

Cette femme est si belle et si chère et si rare
Tant d’hommes la désirent et si peu la méritent
Quel sculpteur l’a tirée d’un marbre de Carrare

Quel dieu lui a donné le souffle de la vie
Et suivant la tradition d’un antique rite
Ira en elle satisfaire son envie

 

2. Dame noire

Ô ma belle princesse, plus noire que l’ébène
Tu es un rêve de femme, la fierté du guerrier
Les rondeurs de ton cul sont comme une carène
Que l’on veut chevaucher à grands coups d’étrier

Je caresse ta peau douce comme la soie
Dans ta bouche sucrée mon membre s’est gonflé
Tandis que des voisins le chien inquiet aboie
Les pointes de vos seins ont tout à coup enflé

Ma langue a plongé au cœur de ta moiteur
Je m’enivre du jus, du suc de ton désir
De tes plaisirs brûlants je me fais l’inventeur

Ma bouche est sur la tienne, nos langues se mélangent
Déjà je ne suis plus qu’une machine à jouir
Des voluptés sacrées que nos deux corps s’échangent