en manque de tact
derrière un masque
j’erre tel un chirurgien
sourd aux applaudissements
dans les rues grises
que des couronnes obscures ceignent
où est l’Autre
je rôde
aux franges de la ville ceinte
par des guirlandes d’insomnie
j’entends l’aboi inextinguible
de la nuit chienne
sa morsure a tuméfié
les chairs de l’aube
où est l’autre
il a perdu sa majuscule
et de sa superbe
le voilà qui creuse l’écart
égaré aux croisées de l’angoisse
il déparle
ses paroles enduites de gel hydroalcoolique
tombent dans l’oreille d’un sourd
le chirurgien s’est jeté dans la gueule du loup
sa bouche saigne
hier il a choisi qui devait mourir
je frôle la fleur de frayeur
dont la fragrance m’enivre
l’autre hurle
je ne peux pas respirer
ne me touche pas
en manque de tact
j’erre aux croisées de l’angoisse