Les poètes ne meurent pas – Hommage à Louis Delorme de Jeanne Champel Grenier (dir.),Éditions Thierry Sajat, Paris, 2020, 104 p.
Jeanne Champel Grenier est devenue, hélas sur le tard, une amie épistolaire indéfectible de Louis Delorme, lequel nous a quittés le 19 avril 2020. Tous deux poètes, prosateurs, critiques littéraires, artistes-peintres et anciens enseignants ont non seulement échangé mais créé ensemble maints recueils et livres d’art.
C’est suite à ces intenses synergies que le présent hommage est né. Mais pas seulement, car toute une cohorte d’écrivains a été réunie par Jeanne à la mémoire de Louis dans cette remarquable anthologie de textes, recensions, poèmes dédiés auxquels ont été ajoutés des textes de Delorme lui-même ainsi que des photos (dont plusieurs sont à mon sens inédites ou en tout cas méconnues) concernant ses tableaux et en particulier ses sculptures.
Il est d’ailleurs intéressant de noter à quel point ces dernières sont d’allure contemporaine (pour certaines, à la Jean Tinguely), alors que la poésie du disparu était le plus souvent rimée et plutôt classique. Mais Delorme était un créateur qui faisait feu de tout bois, puisant formes, idées et une éthique sans faille dans son immense culture mais aussi s’exprimant par le cinéma, la gravure, le dessin, la peinture, le roman, le théâtre, le récit, les essais : pour preuve, les 5 pages de sa bio-bibliographie à la fin de ce volume… Sans oublier d’innombrables articles et notes de lecture dans des revues et sur des sites littéraires. Rarement un homme fut à ce point doué et actif sur le plan de la création.
Un mot encore à propos des éditions Sajat qui sortent ainsi cet hommage : Thierry et Louis ont œuvré de concert, de longues années durant, tous deux inspirés par un respect et une admiration mutuelle de haute tenue.
Ce livre est ainsi un hommage intense à Louis Delorme, grâce aux souvenirs poignants de Jeanne Champel Grenier, d’écrivains les plus divers et d’artistes. De manière émue, la Table de cette compilation est devenue une Table d’amitié. Ainsi, les poètes ne meurent pas.
Oui, en un geste final : bonne route, Louis !