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« Paradisiaques » de Guy Calamusa à l’Abbaye de Silvacane

« Paradisiaques », quel bon choix de titre pour une exposition dans les murs de l’abbaye romane de Silvacane.

L’affiche de l’Exposition,
Actéon transformé en cerf par Artémis

 La surprise fut totale, nous venions visiter l’abbaye, et en supplément nous avons bénéficié de cette exposition, parfaitement adaptée à l’atmosphère du lieu.

Située sur le territoire de La Roque d’Anthéron, l’abbaye est magnifique, elle dégage une impression de beauté et de pureté, avec des lignes romanes d’une sobriété exemplaire.

Le style de Guy Calamusa se marie bien avec la mystique du site ; le paradis, la mort, la méditation, le tragique méditerranéen à travers le mythe d’Actéon, le bestiaire, des humains qui ressemblent à des animaux, des animaux anthropomorphes, une évocation de la préhistoire avec ses peintures rupestres…Telles sont les composantes de ces œuvres toutes récentes, peintes entre 2020 et 2023.

    Guy Calamusa

Guy Calamusa est assez peu connu. Né au Maroc, il a vécu longtemps à Casablanca. Il habite maintenant en Provence où il expose régulièrement.

Il peignit longtemps des figures animales, avant d’introduire des humains à formes animales, ou victimes de transformation en animal (Actéon transformé en cerf).

Le mythe d’Actéon

Dans la mythologie grecque, Actéon, petit-fils d’Apollon, est un chasseur orgueilleux, transformé en cerf par Artémis, après qu’il l’ait surprise prenant son bain, entièrement nue, et qu’il se soit délecté de la scène. Il est alors dévoré vivant par ses chiens qui ne l’ont pas reconnu.

Le Style

Les formes sont originales, on sent l’influence de la BD. Le trait noir cerne les personnages, : le trait parfois épais avec une volonté de surligner, parfois gribouiller, de raturer (comme l’écrit le peintre).

Des couleurs pastel sont utilisées comme dans les aquarelles, avec une prédominance de bleus, de jaunes, de gris et de vert.

Les corps humains sont ocre/rose, et ceux des animaux généralement noirs.

Les formes stylisées des animaux peuvent faire penser aux Shadocks.

A noter que les faces/visages des animaux et des humains se rapprochent en se terminant sous la forme d’un museau/bec.

Les Titres

Mention spéciale pour le choix des titres, qui révèlent une certaine intelligence marketing. Ils sont originaux et interpellent le spectateur.

« Dialogue avec mon âne », « Le singe penseur », « l’Évangile des Oiseaux », traduisent la proximité « humain/animal.

Calamusa possède une vraie créativité en ce domaine.

Mini-Galerie

Évoquer les œuvres c’est bien, mais les montrer c’est encore mieux.

Chacun pourra se faire son idée en appréciant les tableaux en fonction de ses goûts et de sa subjectivité, capitale dans le ressenti.

Seul le contact visuel permet de se faire son opinion.

Dans ce but, ont été choisies quelques pièces parmi les plus évocatrices.

Et pour en voir davantage, il suffit de se rendre à l’abbaye de silvacane, l’expo est ouverte jusqu’à fin septembre.

Jardin d’Eden

     Singe Penseur

     Livre des Morts

 

 

 

L’évangile des oiseaux

 

 

 

 

Poules au Jardin 1 et 2
Comme un air de Shadocks !

 

 

 

Nous laisserons le soin de conclure à James Sacré, qui analyse ainsi l’œuvre de Guy Calamusa :

Tout bestiaire écrit ou peint parle surtout de notre inquiétude, de nos violences ou de nos hypocrisies, et bien rarement de réelle amitié (toujours empêtrée d’ailleurs dans nos préjugés et nos prétentieuses convictions) pour les animaux que nous côtoyons. C’est, je crois, ce que nous disent les figures animales de Guy Calamusa dans la fragilité plus ou moins défaite de leur dessin et de leurs couleurs, dans la force de leur fragilité.
James Sacré, printemps 2022