Comptes-rendus Expositions

Marché de l’art : le « Sm’art », édition 2023

La dix-septième édition du marché de l’art aixois, le Salon méditerranéen de l’art, « Sm’art », s’est déroulé du 4 au 8 mai 2023 sous plusieurs chapiteaux installés dans le parc Jourdan, à proximité des facultés. Plus de 200 artistes, une trentaine de galeristes, il y avait de la matière et de quoi satisfaire tous les goûts, à condition de ne pas chercher des œuvres d’artistes anciens ou encore vivants mais déjà installés au sommet de la cote, à la seule exception, peut-être, de Robert Combas présent dans plusieurs stands. Le catalogue mentionnait également des œuvres de Bernard Buffet mais elles n’étaient plus visibles dès le troisième jour, lors de notre visite. On pouvait néanmoins toujours acquérir des reproductions lithographiques grand format de très bonnes qualité de quelques tableaux de peintres américains du siècle dernier comme Basquiat ou Hopper (à des prix approchant 20 000 €). Si leur bourse ne leur permet pas de s’offrir un Combas, les adeptes de la figuration libre ne devraient pas rester insensibles aux œuvres ludiques et hautes en couleur du peintre lillois Etienne Mottez (autour de 10 000 €).

Etienne Mottez

Toujours ludique mais dans un tout autre genre, Hervé Maury illustre la thématique du réchauffement climatique avec une série de tableaux représentant uniquement des ours polaires dans les situations les plus variées, prenant des bains de soleil pourvus des lunettes adéquates, ou munis d’une bouée comme s’ils ne savaient pas nager. On admire autant l’humour que la belle facture classique de ces œuvres (autour de 1 500 €). La même galerie varoise Serpentine (83470 Seillons) propose des sculptures sur pierre venues du Zimbabwe. Il y a en effet dans ce pays, l’ex-Rhodésie, une remarquable école de sculpteurs qui allient la tradition et la modernité et travaillent la… serpentine, une pierre très dure, laquelle, à l’issue d’un processus complexe combinant polissage, cirage et chauffage, prend l’aspect d’un marbre de couleur opale, noire ou, le plus souvent, verte.

Hervé Maury

Adré

Dans cette brève sélection, nécessairement très injuste, on mentionnera également deux peintres représentés par la galerie roubaisienne Artaetas et d’abord Aket, artiste déjà confirmé issu du street art, qui pratique désormais un style néo-cubiste sur de grandes toiles, comme la femme assise à la cigarette exposée dans le stand ou le roi d’opérette assis sur un trône qu’il était en train de peindre pendant le salon (autour de 10 000 €). Autre peintre, moins connu, Adré, inspiré autant par Matisse que par Picasso, auteur en particulier de la femme assise par terre reproduite ici, où l’on voit que la difformité n’est pas incompatible avec une certaine beauté (autour de 4 000 €).

Arrêtons-nous pour finir à la galerie grassoise Atti Deplano qui présente, à côté des tableaux de plusieurs peintres coréens, des œuvres du propriétaire, Vincent Deplano, lequel traite avec dérision des symboles de la modernité en les incorporant dans des reproductions d’œuvres anciennes, célèbres ou non. Comme le capitaine Haddock sortant de l’onde placé en tête de cet article (d’après un tableau signé Torres, imprimé sur isorel, qui représente la vieille ville de Cannes vue de la mer), une œuvre accessible à toutes les bourses (série « deuxièmelife » à moins de 200 €).

Le Sm’art – Salon d’art contemporain, Aix-en-Provence, 4 au 8 mai 2023.