Expositions

Le musée Saint-John Perse à Pointe-à-Pitre

Le grand poète nobélisé Alexis Léger dit Saint-John Perse (1887-1975) est né en Guadeloupe (Antilles françaises) où il a passé les dix premières années de sa vie. Son île natale lui rend hommage dans ce qui est sans doute la plus belle demeure de Pointe-à-Pitre, la maison Souques-Pagès. De ces maisons « en kit », fabriquées en France à destination des riches habitants de la Nouvelle-Orléans, il se trouve que deux furent débarquées et installées en Guadeloupe, dont celle qui abrite le musée dédié à Saint-John Perse.

La maison Souques-Pagès à Pointe-à-Pitre

Le rez-de-chaussée du musée présente une collection de costumes du XVIIe au XIXe siècle. Les souvenirs de Saint-John Perse se trouvent à l’étage : quelques éditions anciennes de ses œuvres, des photos de lui enfant ou, plus tard, dans son bureau au Quai d’Orsay et, chez lui, en Provence, des objets lui ayant appartenu, des lettres, des coupures de journaux…

Alexis et ses sœurs

Une photo prise par Gisèle Freund dans la demeure provençale du poète le montre assis à sa table de travail, entouré de deux cartes de la Guadeloupe (reconnaissable facilement à sa forme en papillon), un signe qu’il demeurait attaché à une terre qui a inspiré maints de ses poèmes, même s’il n’y est jamais retourné après l’avoir quittée. On remarque également un nu de Lucien Clergue, lequel avait illustré de ses photos certains vers du poète (1).

Chez lui, en Provence

Perse était l’ami des plasticiens et ces derniers n’avaient pas besoin d’être célèbres pour lui plaire. Le musée montre par exemple un spécimen de l’œuvre réalisée en collaboration avec le peintre Robert Petit-Lorraine (2). Le poète a recopié de sa main sur des dessins du peintre les vers qui les avaient inspirés.

Et sous l’arc de son œil, il y a comme aux grandes arches solitaires, ce très grand pan de mer debout aux portes du Désert (Amers)

Le musée Saint-John Perse a reçu le label « Maison des Illustres » récemment créé par le ministère français de la Culture. « Les Maisons des Illustres célèbrent les personnalités qui se sont distinguées dans les univers des arts… Elles mettent à l’honneur ceux dont l’œuvre a favorisé le développement des sciences et de l’industrie. Elles distinguent également les hommes et les femmes dont l’action a été marquée par un engagement fort dans la défense des valeurs de la République, la lutte contre l’esclavage et l’émancipation des peuples. »

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(1) Lucien Clergue, Genèse sur des thèmes d’Amers choisis par Saint-John Perse, Paris, Belfond, 1973, in 4°.

(2) Saint-John Perse, Etroits sont les vaisseaux, douze pages manuscrites augmentées d’une adresse du poète et d’un colophon inédits pour accompagner 12 dessins de Robert Petit-Lorraine (préf. d’Henri Colliot), Mareil-sur-Mauldre, Qui vive, 1982.