Créations Pratiques Poétiques

De voyager d’un jour dans un autre – trois poèmes

De voyager d’un jour dans un autre 

J’écris mais je n’y suis pas encore
Est-ce qu’un oiseau dans son envol exauce ses prières
Même très beaux les mots défaillent
Je ne fais que parler à mon âme et rien ne viendra à mon secours
Suivre des yeux le lapin blanc jusqu’à l’oracle et plonger dans les bas-fonds
Des plafonds bas
Et quelle est cette aile noire qui me masque la vue
J’entre enfin dans la lumière mentale
Quelles sont ces ombres que je ne connais pas et qui me traversent de part en part
Qui sont ces poètes qui ne vieilliront jamais
Mes mots ne me trahissent pas encore
Non
On ne se débarrasse pas de son ange gardien
On le subit
Plafonds bas des bas-fonds

Et ces mots qui donnent au jour sa vibration

J’équilibre ma dualité
Je m’efforce d’inventer un nouveau langage sans paroles ni mots
Peut-on tous se loger à l’intérieur d’une seule solitude
On a les poètes qu’on mérite
Des forces que je ne comprends pas me traversent littéralement
J’apprends à lire ce que j’écris
Pourquoi mon système solaire refroidit peu à peu
J’écris tout en réveillant d’anciennes prophéties noires
Sombres
La poésie tue un poète par jour
Car écrire c’est boire du métal brûlant
On ne reconnaît les Dieux que de profil
Mes prières sont des peurs refoulées
Parce qu’il me faut deux fois deux mains pour écrire

Quand on est plus enfant on devient prophète

De quelle lumière morte suis-je l’étoile
De quelle onde encéphalogramme plate suis le tremblement
Non
Je n’ai pour voler pas assez de place
J’écrirai bien que si l’on me parle en ami
Un mot de plus ici serait un mot de trop je crois
De la brûlure je passe à la lumière et inversement
Mes vies antérieures sont inachevées mais pas perdues
Une vie une seule après l’autre
A la fin on fait les comptes
Je n’ai pour bagage que ma propre expérience
Que ma propre existence aussi
Je n’échapperais pas à la poésie moderne
La poésie majeure de papa
Je suis né avant moi