Qui n’a pas lu au moins quelques nouvelles de Conan Doyle mettant en scène le célèbre Sherlock Holmes, roi de la déduction – ce qui est la moindre des choses pour un détective – même si elle est parfois tirée par les cheveux, et son comparse le non moins célèbre docteur Watson ? Sherlock Holmes a débuté sa vie littéraire en 1878. En 1891, quelques romans et nouvelles plus tard, il disparut de la circulation au point qu’on le pût croire mort et enterré. Heureusement pour ses aficionados, il a resurgi de ses cendres en 1894 et a poursuivi ses aventures sur un rythme plus ou moins intense jusqu’à son « dernier coup d’archet » (titre de la dernière nouvelle signée par Conan Doyle, en 1917).
Mais pouvait-on laisser s’évanouir définitivement un tel personnage ? Il est heureusement plus facile de faire revivre un héros de papier qu’un être de chair et de sang passé à trépas. Jean Alessandrini, par ailleurs auteur de plusieurs romans policiers, est le dernier ressusciteur en date de l’hôte du 221B Baker Street. Dans ses deux premières nouvelles, censées se dérouler respectivement en 1891 et 1894, Alessandrini envoie le génial détective et son médecin d’ami d’abord à Strasbourg puis à Paris. Quant à la troisième nouvelle, située dans le futur, en 2045, après la mort de Sherlock, elle met aux prises un certain Roderick Moriaty, descendant du maléfique professeur James Moriaty, et l’arrière-petit-fils de Sherlock, Sebastian Holmes, assisté par… le cerveau de Sherlock.
Il serait « criminel » de dévoiler les intrigues concoctées par J. Alessandrini. Disons simplement que ce dernier a su restituer l’ambiance des récits de Doyle et instiller les indispensables notations humoristiques. Ces trois nouvelles publiées par les jeunes éditions Andersen seront appréciées des nostalgiques du détective à la pipe et au deerstalker (casquette à deux visières). Ils y retrouveront leur héros préféré confronté à des énigmes inédites.
Jean Alessandrini, Sherlock Holmes – Compléments d’enquête, Paris, Andersen, 2021, 118 p., 9,90 €.