Poèmes du jour et de la nuit (6)
que correct de l’eau que prend une envie
car ceci n’est rien en matière
de risque baigné (par les fleurs)
une coquille – à ce point vidée
un dragon l’adore
aime parler à sa hantise
saisit une douceur, vivement
arôme
thé tendrement
douce heure aromatise
copieusement
Tambour
battant son vide
partout partant
par temps de pluie, tempête
calme au cœur de la nuit
tous les jours peuvent monter
les larmes,
chaque moment peut en faire remonter
un
autre
contestant au présent
une exclusivité
lui glissant des mains
fraîcheur
du temps
qui rien encore
ne répète
sauf dans sa lumière
sa prochaine
apparition
de l’
obscurité
mon âme se languit de trouver
en toi
un amoureux accueil
l’univers recueilli
n’a plus peur de tourner
dans l’oubli
je t’aime
rien
ne veux
faire peser
sur ce cœur
tien
que ma tête
légère
de sa lourdeur concrète
automne
âme
tiède
te retrouver
une libellule
désagrège le séjour
dans une peur australe
à quelques pas du bonheur
celui que Kant eût qualifié de sublime
par Toutankhamon
je m’empêche d’y croire
autant
que de n’y croire pas
j’avais un ami qui s’appelait Blaise, un autre Florian, un autre Olivier
les ai-je oubliés ?
pas vraiment
ah c’est une sacrée histoire
que de
vivre plus d’une dizaine d’années
déménageons
solitairement ?
j’ai peur que les larmes me dissolvent
Poèmes du jour et de la nuit (7)
mon cœur est un moulin
en ce qu’il bat trop vite
longue bande noire, renfoncement
où repose peut-être quelqu’un
à boire, quelques plantes en pastilles
quelques trèfles
un endroit apporte confirmation
qu’un moment fut réellement
monastère, joli joli
c’est à peu près ce dont je me souviens
sous ce souvenir, peut-il en venir un plus ancien ?
question entre moi
faite à personne, ni dite
cet espace
peut-il heureusement
s’habiter ?
ou
aucun autre
ne peut-il vraiment l’être
à défaut de remplir celui-ci
comme condition ?
Du fromage passé au moulinet
tombe tout
tombe où que tout
tombe
mes yeux sont très sensibles à la beauté des couleurs
ou serait-ce mon âme,
qui y trouve palette ?
Je compte les sons parmi les couleurs
on comprend l’effort passé penché sur un instrument
quand on y entend la libération des couleurs
et non pas de ces couleurs bon marché
la marche nous fit prendre le bon marché en dégoût
par bon marché nous voulons parler de la qualité des produits et non de leurs prix
il y a de ça déjà belle lurette
precibus si flecteris ullis
forteresse sur la mer
avec toi j’aimerais tout visiter
la Tasmanie
les archipels japonais (et je n’ai que faire des Japonaises
(j’irais pour y être avec toi))
le reste du monde
les îles Shetland
le Nunavut
j’irais pour y être avec toi
des petites choses à longueur de temps
silence
occasion de
saisir
l’intangible
de s’aiguiser
ce sont des minutes qui tiennent par espoir
en ce point où l’orgue s’est tu
nous reviendrons en un temps où notre douleur signifie quelque chose
c’est trop dire,
même si cela ne manque point de sincérité
revenons donc aux maillots de bain qui s’égouttent
aux baskets usées
livres et crayons
survivre égale comment se faire un habitant de la beauté
bien petit mot, et de plus, singulier
métamorphosons-le en toutes choses perçues en météorique passion
ma tête appuyée contre une partie de ton corps
le tout comprenant la plus douce des odeurs, la tienne
le plus lumineux des sourires, le tien, encore
couvrir ton visage de baisers
et aussi tes mains
dont E.E. a fait son plus beau récit
l’ayant empli de celles que
j’aime
– n’entendre en ce pronom-ci
que sa sonorité
des appels lancés à travers la nuit
muet
muettement
la foudre du sentiment retentit
quelques secondes après son éclair
(dans la nuit spirituelle)
je ne suis pas pressé de voir apparaître le petit jour
c’est avec lui que bat mon cœur
le plus fort
je n’ai pas su me fondre avec la lumière
Poèmes du jour et de la nuit (8)
hésitation incertitude
nuages intensité
lumineuse
peau sèche
humeur bifurquant
remugle un miracle
souffle ici
odeur
narine
renifle
mal
sous
les paupières
les yeux
ont capté
transmis
tant
à
la mémoire
l’avion
me fait
sentir
incomparablement
plus lourd
que l’air
ce pays
ne m’appartient pas
moi non plus
mais
mes
souvenirs
nombre d’entre eux
si
d’une certaine façon
cher disciple
écoute
cette sagesse
impersonnelle
un sens en combat un autre
ne sais que par après
lequel
importe
l’intuition partout
brigande
tout partant d’un
je ne sais quoi
comme lors de cette dernière baignade
les lunettes de soleil ne tardèrent pas à
être capturées par les vagues
tout partant d’un
parfum
d’une scintillation
demeurant scintillation
superposées nos rythmes-couleurs
quelle communication
zéphyr être
mélanges de saveurs dans une coupe en plastique
avec des noisettes, des nounours
éveil au milieu de la nuit atmosphérique
bientôt journée en glaise
les riches s’enrichissent
(c’est dur à dire)
mes baisers je ne veux les poser sur un autre visage que le sien