ronronne
dans ses bras
un
tout jeune
chat
tonne
le cœur
de deux
rhinocéros
sans clôture à quelques pas
brillent les lambeaux de nuages
sur la mer au loin
l’air le bruit
passent d’une fenêtre à l’autre
les étourneaux toujours s’amusent
à frotter le vide de l’espace
la nuit tombe
lentement
mais on ne la rattrape pas
pas plus que l’instant passé
l’herbe ne se mamelle
de rien
les nymphes s’activent
quelquefois
à verser du lait
désordonnément
la plupart des bouches finiront
par capituler
le plaisir
ne
se pèse pas
en montagnes
à moins d’être un continent
leurs positions sont un peu instables
mais occupées – malheureusement
j’aurais aimé être un temps l’Asie puis l’Amérique centrale
ensuite assez longuement Océanie
ce n’est qu’après que j’aurais pu devenir Europe
mais sans m’attarder
Afrique je ne sais pas
la chaleur sans doute m’aurait embarrassé
voilà
Antarctique j’aurais eu peur de m’ennuyer
mais c’est bête
on découvre d’autres amusements dans les asiles glacés
toum poum pam
c’est le bruit d’un marchand chilien d’armes
d’un cultivateur de graine de cacao
il ne faut pas confondre les trafiquants avec les gendarmes
telle confusion annoncerait un chaos
des pandas givrés coincés dans des baobabs
des minerais translucides baignant au bord de Macao
heureusement je t’ai
perdue
quelque part en chemin
au recoin d’une rue
les néons verts brillaient gaiement