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Fataé III : Violette

Violette

En Eau Trouble

 

Tu es en retard me hurle-t-elle

Le regard d’un rire éclatant

L’électrochoc est presque insoutenable

« Ne hurle pas. Je ne peux pas.

Retard, si tu le dis. »

Il y a la prière de ma main

Sur ta nuque sensuelle

Mon regard qui s’éclipse

Au son de ta poigne

Ma chevelure en bataille

 

A

Petite noisette au creux de l’arbre

Petite enfance en bémol censuré

Poursuite de l’inconnu en débours

Les châteaux en Espagne

Ma chanson en réprimande

Le silence des masses

La vache suspendue à l’orchidée

Le déclin de l’aube

La lune scintille à midi

Déchu mon rire suffisant

Omission des voyelles roses

 

 R

Aime-moi

Elle disait

En main les rennes

Elle pensait

Trop tard

Elle savait

Envie de toi

Chaque syllabe

Goût de chocolat

Attrape ma main

Elle soupçonnait

Ses battements

De se faire la malle

Le souffle coupé

Bémol de vanille

Aigre la chute

Elle disait

Aime-moi

 

 K

Mes mensonges salissent ta mémoire

Mes regards de biais rejettent l’indicible

Les enfants nous regardent ébahis

Les embrassades d’antan nous rattrapent

Le ciel s’évanouit dans mes larmes

Ma vérité est épuitrange

Un long sillon dans la mer étranglée

Sens sans dessus dessous

Charabia d’innocent gâté

Perdu ès grands yeux calmes

J’ai mal aux mains

De poigner dans le vide

Des heures implacables

Comblée d’aveux inaudibles

Soupir de te revoir encore

 

 W

La rocaille

La corneille

Coin de l’œil

Botte ma baille

Impuissante

Mon dépeçage

J’assiste

 

 A

Je refoule les larmes de mon amertume

Je refuse la rage qui éloigne l’aimée

Je me résigne seule à la couleuvre

La perte du soleil au fond du cœur

Quand au sort de la brume

Je m’évade sans oubli

Je regarde derrière moi

Je croise le démon de l’envie

Exterminateur de mon amour

Ma vie blessée

 

T

Il fait beau

Non

Il fait gris

Je désespère

Non

La vie se

Mon âme

Une branchouille

Le vent souffle

Mon pied envolé

Valsé

Ma tête éclate

La limace

Reconnue

Voyage d’avant

En derrière

 

Le sourire dans la main

Et l’épaule en larmes

Brume de mon esprit envisagé

 

Ravage du bateau de mes nuits

Les chutes magnifiques

 

E

La vie en catimini,

 

Dans un joli carrosse

La faiblesse d’aimer

Prend les armes à gauche

L’indécence de la déroute

Fulgurante

Ma citrouille éclate

Au soleil contrit

La rose se fane

Aux sabots de mon cœur

Déconfiture de l’espoir

Mes hommages, Madame.

 

R

La cave,

 

Il y a les guirlandes sombres

Il y a l’inquisition de ta voix

Il y a le rouge de mon visage

Il y a la pluie de mes yeux Humiliée en silence

Il y a la chaleur de mes doigts

Qui stérilise ton gosier

Il y a ton chant qui vibre

Dans mon soupirail aveuglé

Il y a ma vérité qui te chamboule

Les vautours stagnent sur ma fourchette

Le soleil se lève à minuit

 

Il y a la scène et le microphone masqué

Ta poitrine

Il y a les verres qui crient leur désir

Désuet

 

Il y a ton âme qui me chamaille

Aux fantômes du passé

Il y a la montagne qui s’enchante

Le calme qui submerge mon être

Et le trouble de ma respiration

Qui te regarde incrédule

Qui es-tu ?