Ce texte en forme de conte fantastique est extrait du recueil posthume Le Feu inconstant de Paul Le Jéloux. MF publiera d’autres poèmes de ce recueil.
Le roi se déplut en compagnie de ses enfants
les plus gourmands de ses sujets
comme d’une troupe de grenouilles agitées
au bavardage incessant et dont la prétention
à être objets de beauté à contempler était indigne
Le roi se déplut en compagnie de sa femme la reine
parce que jadis elle avait insulté son meilleur ami
et il lui prit de délaisser son trône
et son palais gavé de breloques et de courir
se perdre par les chemins sans même un écuyer
pour explorer son royaume de soleil
qui dormait là au sein de sa mère la montagne
C’était son double divin Il n’avait pas de visage
Son corps n’existait pas même si lui était doux l’hommage des fleurs
Il s’était battu sans armes avec de l’air
comme le plus valeureux des hommes
Il était impossible de le suivre parmi les crevasses de terre
même avec la bénédiction des sorcières ou des chimères
Il n’avait pas de nom sinon un écho de syllabes
venues du fond des gouffres
des cercles nourris dans des combats de flammes
et aucune pluie jamais ne viendrait adoucir
la douleur de ses pas ou sa voix aigre
sinon la chute qui à la fin du monde
laverait toutes nos plaies
Un poème de Paul Le Jéloux déja publié sur MF : https://mondesfrancophones.com/espaces/pratiques-poetiques/metier-un-poeme-inedit-de-paul-le-jeloux/
Et un CR de son dernier recueil chez Obsidiane : https://mondesfrancophones.com/espaces/periples-des-arts/le-jardin-sous-lombre-de-paul-le-jeloux/