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Rien n’est vrai. Tout est possible.

Aventures dans la Russie d’aujourd’hui 
PETER POMERANTSEV
   
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1. RUSSIE NOUVELLE

Peter Pomerantsev connaît bien la Russie d’aujourd’hui. Il a longtemps oeuvré dans ses rouages médiatiques. Il a lui-même contribué à la construction de la Russie poutinienne, pays qu’il qualifie d’imaginaire, n’existant qu’en mots, en images et en représentations mentales.

Un monde virtuel de faux-semblants où la vie réelle n’est tolérée que dans la mesure où elle ne peut remettre en cause la mise en scène orchestrée depuis le bureau du Président.  Piiiiter, ainsi que l’appellent ses collègues russes, aurait pu mettre en épigraphe de son ouvrage cette petite phrase attribuée à Vladimir Poutine au début de son règne:


<< Peu importe la vérité.
Ce qu’on ne montre pas aux gens n’existe pas. >> 


1.1. LA CONCEPTION Dès son arrivée au Kremlin, le premier acte de VIadimir Poutine est de mettre sous tutelle les principales chaînes de TV, acte fondateur dans ce pays multi-ethnique, qui s’étend sur 11 fuseaux horaires, et où la télévision constitue le seul véritable ciment d’union nationale.
Conseillé par le génial Vladislav Sourkov, son Prospero, le Président peut alors commencer à projeter sur le monde l’image de la Russie telle qu’il rêve que le monde la voie et sur la Russie l’image du monde tel qu’il veut que les Russes le voient.
Par la TV, il autorise ou proscrit les opposants.
Par la TV, il démasque les ennemis du peuple russe et révèle leurs noirs desseins.
Par la TV il se dresse devant l’Occident hostile et ressuscite la Grande Russie.

Par la TV, les images et les mensonges, il impose sa vision du monde et de l’Histoire.1.2. LE RENOUVEAUA l’inverse de la lourde et ennuyeuse propagande soviétique, il nettoie et meuble les esprits en les divertissant à la manière d’un Berlusconi. Il ne pratique pas la novlangue marxiste-léniniste mais se coule dans la langue pour lui tordre le cou de l’intérieur. Il ne propose pas  un contre-modèle à la soviétique mais un retour à des valeurs traditionnelles. Renouveau paradoxal puisque fondé sur des valeurs plutôt archaïques, comme  la virilité, la pureté et le respect inspiré par la force. Il magnifie  l’Amour de la Patrie jusqu’à exhumer, ressusciter et glorifier le nationalisme et l’etnocentrisme les plus primitifs. Il entend apparaître comme l’incarnation et le symbole de la renaissance de la troisième Rome.

1.3. LES AMIS DE L’ETRANGER


Pour l’aider à embellir le décor, les mercenaires, dont l’auteur lui-même, affluent de partout en Russie et dans les succursales occidentales.

Dans la foule des sollicités, demandeurs d’emploi et invités, on trouve de tout, Julian Assange bien sûr, l’extrême gauchiste Georges Galloway, l’extrême droitiste Nigel Farage et même … Larry King, à l’occasion, quand cela sert l’intérêt du Kremlin.
Les « anti/alter » sont particulièrement bienvenus: les anti-globalisation, anti-hégémonistes, anti et altermondialistes, anticapitalistes, avec une petite préférence pour les Américains anti-américains, si possible universitaires ou people, conspirationnistes ou intellectuels anti-pax Americana.
Selon Piiiter, certains sont tellement aveuglés par la haine de  l’Amérique et de l’Occident, qu’ils ne veulent pas se savoir instrumentés, ou, s’ils s’en rendent compte, ils considèrent que ce n’est qu’un mal bien innocent pour servir une cause juste où se joue l’avenir de la planète.
D’autres sont lucides et finissent par quitter le yacht où la croisière s’amuse mais une partie reste quand même: les uns, carriéristes et fascinés par la TV, travailleraient pour n’importe qui, les autres, désabusés, se disent « Bof, de toute façon, tout le monde manipule tout le monde, aucune info n’est vraie ni fausse, on ne peut rien savoir de vraiment vrai ».
Quoi qu’il en soit, nulle inquiétude pour la machine à mensonges, car les postulants et les nouvelles recrues  ne manquent pas, à l’instar du chef du bureau de la BBC à Moscou; parfois ils se justifient: « Ça doit être un job passionnant ! »  « C’est un défi à relever ! » « ça change,de travailler pour l’adversaire d’hier » « un peu exciting, n’est-il pas ? »

Nous sommes loin de l’hermétisme et de la censure bornée de l’URSS.
Poutine achète aussi, sans compter, ses amis de l’étranger, il achète tout, des encarts dans les journaux, des politiciens, des artistes, des écrivains, des lobbyistes.

 1.4 DEUX EVENEMENTS-CLEFS

1) On sait que des attentats attribués à des Tchétchènes ont servi de prétexte au martyre de la Tchétchénie : Poutine, après une guerre  sans image et sans mémoire, a imposé  Ramzan  Kadyrov dont le régime, d’une cruauté inouie, fait l’objet d’une  mise en scène digne d’un communisme à la sauce hollywoodienne. 

Malheureusement pour les réalisateurs de la comédie-dramatique, dès le prologue, la TV russe a malencontreusement rendu public le fait que des membres du FSB ont été découverts blessés alors qu’ils posaient une bombe dans un immeuble d’habitation, et le président de la Douma a annoncé un attentat qui n’a pas eu lieu !

Impardonnables erreurs qui ne devraient plus se reproduire.

2) L’électrochoc se produit le 23 octobre 2002.
On se souvient de la prise d’otage du théâtre de la Doubrovka à Moscou :
Devant les caméras, les spectateurs, gazés par les forces de l’ordre, à demi inconscients, baignant dans leur vomi, sont entassés les uns sur les autres dans les bus garés à proximité et plus d’une centaine mourront.
– Plus jamais ça !
– Plus jamais de telles horreurs ?
– Mais non ! Plus jamais de telles images !

Parole tenue: depuis lors, aucune image sensible n’est  diffusée par la TV russe sans avoir été dûment contrôlée et autorisée. Piiiter se rendait en métro à son travail à la chaîne TNT tous les matins. Le 29 mars 2010 à 9h du matin, deux veuves tchétchènes s’y font exploser: une quarantaine morts et une centaine de blessés. «  A mon passage, quelques heures plus tard, toute trace avait disparu. Le temps d’arriver à TNT, c’est comme s’il ne s’était rien passé  » Avec quelle nouvelle faire  la une ? Pas de policier blanc qui aurait tiré sur un noir à Milwaukee ? Non, alors va pour une exhibition culturiste du Président !
Tout baigne au pays de la vodka. L’Amérique est pourrie.

1.5  LA RECOLTE DES FRUITS

1.5.1  Russia Today cartonne !
Russia Today donne au monde une représentation de la Russie plus occidentale, dans le bon sens du terme cette fois, que l’Occident décadent. Son bureau central à Washington sent bon la forte croissance. La chaîne est devenue la plus regardée sur YouTube avec 2 milliards de spectateurs et la troisième chaîne d’infos la plus regardée au Royaume-Uni.
Elle fut même nominée aux Emmy Awards pour sa couverture du mouvement Occupy aux USA.

1.5.2.  En Russie on y croit !Selon Pomerantsev, depuis 15 ans, l’état mental de la Russie évolue vers toujours plus de paranoïa, de haine, de peur, voire de panique, résultant de projets imaginaires attribués à des ennemis imaginaires.. dont vous et moi.. beh oui..

L’éternel anti-américanisme et le néo-ancien-antigermanisme-historique deviennent paroxystiques. En regardant la TV russe destinée aux Russes, on a vraiment le sentiment qu’en Ukraine notamment les hordes fascistes sont de retour, que les Européens sont les toutous chienchiens à leur maîmaître américain et que les Américains ont une obsession: anéantir la nation russe  !

L’Amour porté au Président s’en trouve porté à un lyrisme parfois carrément kitsch ! Si si ! Et surtout parmi les jeunes !

Pendant que la situation bassement terre-à-terre des masses populaires russes dans les régions situées en-dehors des projecteurs se détériore encore, à un point inimaginable chez nous, dans le monde des images rayonne une Russie dynamique, prospère, novatrice, heureuse, glamour, youp là boum.

 1.5.3. A l’étranger on s’en f….

Les anciens relais marxisants et sympathisants de la Russie sont réanimés et réactivés.

L’Histoire, revisitée et fabriquée, qui abrutit la majorité des Russes, se déverse aussi à l’extérieur où elle contribue à perpétuer les ignorances ordinaires concernant l’URSS et son Histoire.

L’antiaméricanisme reste bien sûr un support de choix pour Poutine, au même titre qu’il reste l’indéfectible trait d’union entre les idéologies et les tendances politiques les plus ignobles.

 2. L’INVERSION DU RAPPORT MEDIAS/REEL
Peter Pomerantsev souligne que le rapport Médias/Réel est, en Russie, inversé par rapport à ce que nous pouvons observer en Occident. 

2.1 En Russie

Les politiques agissent comme des truands, les juges sont aux ordres, les policiers ont des pouvoirs discrétionnaires, la corruption à tous les niveaux s’accroît à un rythme effarant.

Mais dans les médias et dans la plupart des productions culturelles, la vie  est peinte en rose et les dirigeants en blanc.
Les mots-clefs,  synonymes de bon et de bien sont « Stabilité » et « Efficacité » dans le sens où Staline était effectivement un timonnier au long cours et un stratège efficace, ces mots, « répétés à satiété », ont des effets bien réels sur les cerveauxtout comme le martèlement de la vieille propagande communiste,  les slogans anticapitalistes, ou la publicité, tellement prise de haut par les esprits « forts ».

2.2 En Occident

A l’inverse de la Russie, en Europe, le mot politique clef est « changement« , aussi bien à droite qu’à gauche et presqu’autant pour les partis au pouvoir que pour ceux de l’opposition.

Aux USA, la machine judiciaire, les terribles commissions parlementaires, et le quatrième pouvoir, plus concrètement indépendants que n’importe où ailleurs, et dotés de moyens ad hoc, peuvent se montrer d’un irrespect dégradant pour les dirigeants du plus haut niveau et les instances qu’a priori on croirait à l’abri.
Même le président américain, censé être l’homme le plus puissant de la planète, peut être contraint, par un obscur petit juge ou un journaleux de base, d’exposer au grand public le fond de son caleçon ou de ses poubelles et court constamment le risque de voir son intimité la moins honorable dévoilée et scrutée. Les services secrets eux-mêmes ont bien du mal à rester secrets et à échapper au démasquage, déshabillage et démaquillage.

L’immoralité des puissants et des possédants, les complots ourdis par les détenteurs de pouvoirs  occultes, réels ou imaginaires, la manipulation de l’information par le pouvoir politique, l’espionnage des honnêtes citoyens, les atteintes aux droits de l’homme couvertes par l’exécutif, constituent un fonds de commerce inépuisable pour les journalistes, les écrivains, les artistes, et même les chercheurs en sciences humaines, et autant au bénéfice des réalisateurs de documentaires qu’à celui des auteurs de fiction, d’ailleurs souvent bien difficiles à distinguer les uns des autres.
La culture, en dehors de celle de divertissement pur, repeint la vie de couleurs sombres. Les injustices de la société et les inégalités sont constamment mises en exergue. Le contraste entre les défavorisés et les nantis bourre les crânes.
Le  cadrage est systématiquement à connotation négative… beh oui, ce serait-y pas  meilleur pour le moral de pointer, au lieu de p.ex. 20% de malheureux chômeurs, 80 % d’heureux détenteurs d’un emploi !?

Tout à l’inverse de la Russie, l’information  « lave plus sale »,  va jusqu’à distiller de la désespérance, à offrir à tous les dépressifs de quoi rationaliser leur état et à ouvrir une inépuisable corne d’abondance à tous ceux qui haïssent le bonheur d’autrui et se plaisent à nourrir la sinistrose et le catastrophisme.

C’est le revers, sans doute inévitable, de la liberté d’expression dont l’effectivité est d’ailleurs souvent contestée par ceux qui en usent, en abusent et en mésusent le plus.

Tout ceci bénéficie bien évidemment grandement à l’entreprise poutinienne de fabrication d’un monde d’images et de mirages qui favorise ses ambitions.

3.  POUTINE  JOUIT
Il est vraisemblable que nous tous, plus ou moins consciemment, rêvions du pouvoir de modifier la pensée d’autrui.
Tendance sans doute en moyenne plus puissante chez les politiques, quel que soit le système culturel où ils ont grandi, où ils furent formés et où ils jettent le dévolu de leurs ambitions.
Sur ce plan, Poutine devrait faire des envieux parmi les politiques occidentaux ! 
On peut imaginer ses fous-rires, loin des photographes et des micros, avec ses potes, quand ils évoquent les « affaires » auxquelles sont confrontés nos dirigeants.
Imaginons aussi 
sa profonde jouissance quand, après avoir fait assassiner un ennemi de manière volontairement telle qu’il n’y ait aucun doute sur son implication, il constate qu’aucune chancellerie occidentale n’ose dire ce qu’elle sait pendant que l’opposition interne se tasse !

Ivresse de la puissance et de l’impunité même si elle n’atteint pas les sommets de la perversité stalinienne !

4. QUESTIONS


Les références à la Grande Russie   –  historiquement attaquée, meurtrie, envahie, violée, déchirée, martyrisée, non par les auto-dévastations communistes bien sûr, mais par les invasions  polonaises et germaniques, et maintenant menacée par l’OTAN –    sont-elles porteuses d’une ambition mondiale du même ordre que celle de l’URSS ?
Vraisemblablement non..   Ouf, on peut respirer, cool !

Poutine veut-il reconstituer l’empire soviétique tel qu’à son extension maximale (22 millions de km2) ? Non, Poutine n’est pas irréaliste. Il faudrait cependant reposer la question dans l’éventualité où les Européens ne pourraient plus compter sur les USA. La Crimée et l’Ukraine de l’Est ne seront vraisemblablement jamais abandonnées, de même que la Transnistrie, l’Ossétie du sud et quelques autres terrains. Mais ces territoires sont quand même lilliputiens en regard de ce qui reste le plus grand pays du monde (17 millions de km2 contre moins de 10 millions pour ses suivants immédiats, Canada, RPC et USA).

Poutine croit-il  vraiment à l’hostilité viscérale de l’Occident à l’égard de la Russie et à l’impérialisme américain à l’encontre de la Russie ? Il semble bien que oui.

La référence à l’Ame Russe est-elle du même ordre que l’ancienne référence à l’idéologie marxiste-léniniste ? Non.
Rappelons d’abord que cette référence à l’idéologie fut centrale durant septante ans, que son interprétation fluctuait au gré des changements à, et dans, la tête de l’Etat-Parti, et que ladite interprétation était décisive, à chaque instant de chaque jour de chaque année, quant au sort de chaque  citoyen-camarade.
Avec Poutine, tout au contraire, on est dans le flou spirituel, il ne s’agit plus du tout de se soumettre à une idéologie sans transcendance (le marxisme), fondée sur une vision délirante de la nature humaine, des rapports sociaux et de l’Histoire et visant à créer un homme nouveau et une société nouvelle, anti-nature et sur-réalistes. 
A l’inverse, il s’agit de revenir, mais uniquement en exposition,  à certaines valeurs de la noblesse comme l’esprit de chevalerie, la foi, l’honneur, le dévouement, l’abnégation, le don de soi, le respect, la dignité, le courage, l’amour du tsar et de la Russie. 
La Russie est-t-elle redevenue un Etat-prison où chaque citoyen-camarade se trouve, dans tous les aspects de sa vie, soumis à l’arbitraire de la hiérarchie communiste et peut dès lors, du jour au lendemain, se trouver promu, dépouillé, emprisonné, déplacé, torturé, cadavérisé, disparu ?
Non, sauf pour ceux qui risquent de mettre en péril le Pouvoir du Président Poutine, son système de prédation, et son assise indispensable: l’ignorance historique généralisée.

L’Etat russe a-t-il de nouveau le monopole de l’éducation, de l’enseignement et de la médiatisation ? Non, sauf en ce qui concerne l’enseignement de l’Histoire et la production d’images susceptibles de nuire au Kremlin. Contrairement à la RPC, l’accès a internet est libre malgré l’enrôlement de milliers de blogueurs et forumeurs, l’accès aux médias étrangers, à la production intellectuelle, littéraire et culturelle occidentale, est aussi possible, les restrictions sont surtout d’ordre pratique. La vis  se resserre quand même, lentement mais implacablement, autour des quelques médias d’information russes encore vraiment autonomes.

Les provocations à l’égard de l’OTAN, les visées vers les pays Baltes et la Pologne, l’accroissement du budget militaire sont-ils inquiétants pour l’UE ? A ce stade, pas vraiment. 
Les provocations sont surtout matamoresques et servent d’abord à impressionner favorablement la population russe. Les 40 nouveaux engins balistiques « capables de transpercer n’importe quelle défense antimissile » ne sont, de facto,  pas plus dangereux que des pétards mouillés.

Les sanctions occidentales consécutives à l’agression contre l’Ukraine sont-elles efficaces? Oui. 
Ces dirigeants post nomenklaturistes sont avant tout motivés par leur intérêt personnel, familial et clanique, par le maintien et l’extension de leurs privilèges matériels, de prestige et de pouvoir. 
En témoignent les lamentables représailles de Poutine à l’encontre de personnalités occidentales. Le seul véritable retour de flamme des sanctions est de donner un atout supplémentaire au Kremlin pour:
– nourrir l’esprit de paranoïa d’une grande part de la population russe.
– imputer à l’action de l’étranger au moins une part de responsabilité dans  la baisse de qualité de vie,  la déglingue, les pénuries, la corruption et la criminalité, en croissance exponentielle selon Pomerantsev.

5. POUR CONCLURE SUR LES RUINES DE L’URSS

Une Russie en kit préfabriqué tient lieu de Russie réelle dans le monde des représentations pendant qu’une majorité croissante de Russes se croit menacée par le Vilain Américain et ses valets.

 L’Ethique est quasi détruite. L’argent  est devenu la valeur première de façon bien plus amorale, obsessionnelle et envahissante que dans la plupart des pays de culture ancienne qui n’ont jamais vécu d’occupation communiste. De même l’identification aux objets, l’étalage du luxe, la recherche de la considération sociale la plus superficielle, y atteignent souvent des niveaux grand-guignolesques.
L’Histoire enseignée, ainsi que la plupart de ses représentations mentales et matérielles, y reste fictive à un point inconnu dans les nations qui ont échappé au communisme ou à un autre type de pouvoir capable de conditionner les esprits (comme le Japon jusqu’en 1945).
L’Histoire de l’URSS, malgré l’ouverture et le décryptage, toujours très  partiels, des archives, les recoupements de témoignages de survivants, et les efforts de Memorial, cauchemar de Poutine, reste occultée dans sa majeure partie.
Finalement, peut-être Vladimir Poutine livre-t-il un combat d’arrière-garde au même titre que les souverainistes, nationalistes, identitaires, intégristes, et autres étroitistes de tout acabit.
Peut-être n’assiste-t-on qu’à la résurgence d’une époque révolue, vouée elle aussi à disparaître avec l’inéluctabilité d’un processus d’évolution