à Jean Baudrillard
Et pourquoi pensons-nous à nous-mêmes?
Dieu s’est-il éteint ? Qui vit dans le jardin contemporain ?
les héros de publicité ; les enfants qu’on s’emploie
à emplir de notre encre de la tête au pied ;
Reste-t-il une innocence qui n’ait pas un porte-voix
Reste-t-il une maille à la muse et à son écuyer ?
Il va droit dans ses délices de banalité
Écrit des vers sur des bouts de papier
renfrognant son courage
A-t-il une truelle pour savoir d’autres mots
qui changeraient le monde
où poursuit-il comme un fou sa tête de paille
dans la circulation automobile
sa tête desempennée, vitriolée
à l’affût d’un flot dense de gloriole ?
il faudra bien s’arrêter au rouge
pour toute gloire il mangera une banane
le cul sur un trottoir
pour compagnie une brosse à dent
et un masque à relire
Désir ou masque c’est pareil
il est bien nu dans le calcaire
et la tulipe pivote dans le vent sombre
alléchée par d’autres rimes
d’autres temps sans cothurne de penseur
Lui-même il est écrasé
il se farde de chansons
en marqueteries aveugles