Chroniques Créations

Le Bar de la plage – épisodes 154, 155 et 156

Épisode 154

Un garçon nommé Elvis

Temps intermédiaire. On ne sait pas très bien ce que cela veut dire mais cela permet de voir venir. Venir quoi ? On verra…

Depuis un moment il y avait ce drôle de type qui patientait au bar. Leslie avait dit :” Pas mal du tout…ce serait dommage de le laisser s’échapper”. Il portait l’uniforme de saison : jean + t-shirt à déclaration… le sien disait : ” It’s Only Mozart But I Like It “, Sans doute en référence au célèbre “It’s Only Rock’n’Roll But I Like It ” que Mike Jagger avait servi un jour à une journaliste pimbêche d’Esquire qui bien sûr s’attendait à autre chose.

Il avait commandé une boisson étonnante pour l’heure : un verre de rhum…Il devait pratiquer Mozart tendance reggae. Casting selon Louise de V :” Pas le genre à constituer un troisième mari”. Il se tourna vers Caro qui s’était subtilement rapprochée du bar.

– Bonjour, je m’appelle Elvis… bon, je ne l’ai pas fait exprès… j’aurais préféré autre chose mais mon père y tenait… il avait eu une aventure sentimentale, bref un peu plus, avec une chanteuse de country qui ressemblait à Emmylou Harris. Encore heureux qu’il ne soit pas sorti avec Janis Joplin…

Mozart s’éloignait….Dommage…Caro est plus familière de Mozart que des country-girls du Texas…

L’Elvis continua “Remarquez il y a des opéra-rock … Starmania…quand même Fabienne Thibault qui chante Stone, le monde est stone…il y avait du Mozart dans Michel Berger…

Caro dit :

– Georges, un dry-martini spécial jeune-femme-en voie de délabrement.

Épisode 155

Le lendemain ou presque

Tiens, on dirait le titre d’une nouvelle de Dorothy Parker (légende sarcastique new-yorkaise)“une journée horrible demain” . En résumé : un type emmène une jolie fille en manteau peau-de-léopard , sans doute sa copine, dans une boite de nuit clandestine, on est à New York en pleine prohibition, et accumule les “spécials” (sorte de cocktail très fort) dans la perspective d’être au mieux de sa forme pour affronter une journée qui s’annonce épuisante, remplie à ras bord de réunions et de rencontres décisives.

Ici, ça s’annonce beaucoup mieux. Jean-Do a une nouvelle amoureuse qui, coup de chance, ne comprend rien aux mathématiques et Caro est sur le point d’en appeler à la pythie de Delphes ou au pire à ma tante cartomancienne en Cornouailles pour connaître ce que l’avenir lui réserve… (l’effet Elvis, sans doute).

Leslie qui a changé de minijupe – du dorée nocturne à l’orangé vif sur jambes bronzées diurne – se lamente “mais où est donc passé ce type qui aimait Mozart…”

Le Colonel a dit “Parfait…parfait”. Cela devait parler de quelque chose…

A part ça, les inquiétudes habituelles, aussi anciennes que la planète et ses habitants… Quel avenir pour demain ou l’inverse…

 

Épisode 156

Petites annonces

Météo au beau fixe selon les critères ordinaires.

Précisions : ciel dépourvu de nuages, lumière ensoleillée, brise (non mesurée, sensibilité de l’anémomètre insuffisante), oiseaux de mer en patrouille piaillante. Dans l’ensemble, conditions favorables aux expressions les plus racoleuses du syndicat d’initiative et à la vente de cartes postales à destination des zones urbaines.

Aucune influence sur l’atmosphère du bar de la plage, Floraison de t-shirts à proclamations de saison :

Le Diable est un imbécile

Room-Service Open
Casanova.

Vive le Jeudi !

1968
Année érotique;
Cherchez l’erreur

C’est loin Venise …
Dommage…

Désolé
Ma montre
N’est pas à l’heure

“On ne peut pas
toujours tout rater”
Sigmund Freud

06 30 56 91 90
De 19 h à 19h15

“Zut, j’ai encore
oublié une retenue”
Albert Einstein