Le Shijing – « Classique des poèmes » – est un recueil chinois du Ve siècle avant notre ère dont la compilation est attribuée à Confucius.
Les deux poèmes reproduits ici nous découvrent les canons de la beauté féminine dans l’ancienne Chine.
Ses doigts sont telles de jeunes pousses,
Sa peau telle graisse figée,
Son cou est comme un beau vers blanc,
Ses dents pépins de calebasse,
Front de cigale, sourcils de sphinx,
Son charmant sourire séduit,
Ses yeux magnifiques scintillent.
C’est une femme au port altier…
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Portant robe claire comme jade,
Sur laquelle des faisans se déploient,
Elle a si long cheveux, vaporeux telles nuées,
Que semble peu utile le port d’une perruque.
Elle arbore aux oreilles de précieuses pierres,
Et dans sa chevelure un beau peigne d’ivoire.
Son front large se dresse, couvert de blanche peau,
Ne vient-elle pas des cieux ?
Ne vient-elle pas des dieux ?
Anthologie de la poésie chinoise, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 2015. Poèmes repris par Rémi Mathieu in « Figures de la femme dans la poésie chinoise ancienne », la Nouvelle Revue française, n° 613, juin 2015.