Ce recueil bilingue, français et italien, jouit d’une préface détaillée et brillante de l’écrivain, traducteur et éditeur bien connu Giuliano Ladolfi.
D’emblée, on est face à une rencontre avec le pérégrin, pèlerin et poète, ouvreur de perspectives, tout à la fois témoin et acteur, barde et magicien.
Résonne sa voix au faîte des collines, aux crêtes des vallons, avec ses gestes lumineux pour une recréation d’un univers de tous les possibles. Voici que se déploie le monde enchanté de Sonia Elvireanu telles d’humbles prières aux verticales célestes. Dans le poème Communion d’été :
Il fait jour, le ciel est couvert,
la pluie reste en suspens dans l’air,
je lis les vers du Poète,
c’est la fête, comme le pèlerinage
vers le refuge d’un prophète
il me tend la coupe au noyau amer,
en communion, comme un cantique
le dimanche, à l’église, à la liturgie
Qu’il me soit permis de citer, pour le plaisir, ces trois derniers vers en italien sous la plume de Giuliano Ladolfi :
mi tende la coppa dal nocciolo amaro,
in communione, come un canto
la domenica, in chiesa, durante la liturgia
Appétence pour le ciel, l’oiseau, la pleine lune. Le crépuscule s’est certes embrasé mais l’on assiste au retour de fragiles équilibres, à des brouillards en subtils camaïeux, à des épanouissements intimes (tous les secrets du monde sont en moi) avec ce miracle permanent du détail révélé tout à la fois au bord du chemin et dans un retour intérieur.
Grâce et anges éclosent tels des fleurs de poésie et un paradis de fruitiers au bout de l’horizon :
à travers les branches des arbres une brise (…)
je plonge dans la solitude de mes profondeurs,
le silence, un vêtement protecteur (…)
un chemin vers
quelque chose de plus élevé
On sent que Sonia Elvireanu est essentiellement dans le don, l’élévation, la bienveillance et le partage.
En un mot, l’acte d’écrire est un acte d’Amour.
Sonia Elvireanu, La lumière du crépuscule / La luce del crespuscolo, préface et traduction en italien de Giuliano Ladolfi, éditions G. Ladolfi, 120 pages, 2025.
