Avec in fine une sélection de films incontournables.
Episode 187
Un long moment
Cela fait une drôle d’impression. L’Histoire, la vraie avec ses ailleurs, ses autrefois et tous ces gens qui sont passés, s’était posée au Bar de la plage. Je venais de relire le livre de Marc Alexandre Oho Bambé Diên Biên Phù.
Vingt ans après la bataille et la fin de l’Indochine française, un ancien soldat retourne à HanoÏ à la recherche de la femme qu’il avait alors aimée et n’avait jamais oubliée. Elle s’appelait Maï Lan. Ils s’étaient rencontrés un soir au Normandie, 46 rue de France, une boite de nuit où les hommes tentaient d’oublier l’odeur des combats dans l’alcool et les parfums des filles. C’était la guerre, la violence, la mort, la douceur d’un sourire ou d’une peau, le calme sous les bombes, tout se mélangeait, tout se déchirait. Il est parti, elle ne pouvait que rester.
Dans un Hanoï commerçant et apaisé, il retrouve le souvenir d’Alassane Diop, son frère d’arme sénégalais qui lui avait sauvé la vie dans une embuscade foireuse sur le pont Paul Doumer (maintenant Long-Biên), il reprend goût à la vie dans le restaurant de M. Cho, un ancien combattant de l’autre camp, il ne retrouvera pas Maï Lan, mais sa fille… leur fille le trouvera.
Evidemment, j’allais broder… Le Colonel avait sans doute lui aussi connu et aimé une Maï Lan au soir d’une patrouille sur un grand fleuve d’Indochine. Un bar comme une escale et puis… Elle aussi était restée, lui aussi était rentrée… avec une petite fille dans les bras… Lan Su était la fille du Colonel…
Line qui passe : ” T’en fais une tête Alex… qu’est-ce qui t’arrive ? “
– Je viens de faire un long voyage et je ne sais toujours pas si je suis arrivé au bout…
– Les voyages sont toujours longs ou… ou rien
– Georges…
(Le héros de l’histoire se nomme Alexandre, et finit ses soirées au Normandie ” côté bar, un Martini dry à la main” ; cela fait beaucoup de coïncidences pour aujourd’hui…)
Episode 188
Presque rien
Ça s’est fait comme ça, sans en avoir l’air. C’était marée descendante, la nature apaisée. Rien ne nous pressait. On n’allait pas se bousculer.
Et puis Caro est montée sur ses grands chevaux. Elle a dit “Y’en a marre ” et par la suite chacun en a pris pour son grade. Pas la peine d’en rapporter ici les détails, on les regretterait forcément.
Pendant qu’elle y était, le monde entier entra dans le catalogue de ses récriminations. Là, on ne pouvait pas lui donner tort, dans l’ensemble ce n’est pas du tout au point.
Mais quelle mouche, quel moustique ou quelle guêpe avait bien pu piquer cette grande bringue de Caro, d’ordinaire d’esprit plutôt vif certes mais pas le genre à déclencher une guerre atomique sans consulter la pythie à Delphes. (D’ailleurs pas plus mauvaise conseillère que les autres ultra-diplômés de Sup de Géométrie de Platon). Bref, Caro était en rogne… Zeus avait-il encore une fois trompé son Hera avec cette dépravée de Io, ça allait mal se terminer cette histoire… Enfin on n’y était pour rien. Autre hypothèse : Jules avait encore fait le malin à ses dépens.
Ne cherchez pas, on n’en sait pas plus. A vous d’imaginer l’avant et l’après. Nous, on est parti au Phare, finalement Caro nous a suivis.
Moralité : ça peut arriver.*
Episode 189
Les films du mois !
Semaine 1
Pierrot le fou
Cinéma Paradisio
Le Crabe-Tambour
Jeudi séance double :
Mash
Tout peut arriver (Diane Keaton, Nicholson)
La grande belleza
Un homme et une femme
La collectionneuse
Semaine 2
4 mariages et un enterrement
Une éducation anglaise
Paroles et musique
Jeudi séance double :
Inside Lewin Davis
Vicky, Christina, Barcelona
La part des anges
En fanfare
Le barbier de Sibérie
Semaine 3
Indochine
L’orchestre
Officier et gentleman
Jeudi séance double:
The Big Red 1
Master and Commander : de l’autre côté du monde
Lost in translation
Rancho notorious (Marlene Dietrich, Mel Ferrer)
Les uns et les autres
Semaine 4
Le déclin de l’empire américain
Belfast
Around midnight
Jeudi séance double:
Jules et Jim
New York Melody
Le journal de Bridget Jones
La dolce vita
Lucky
Belle prochaine séance…
PS de la rédaction de MF / On aura noté que les séances doubles ont lieu le jeudi. Comme le choix des films, cette indication peut nous donner une indication sur l’âge du capitaine cinéphile.
