Chroniques Comptes-rendus

Nîmes Métropole Jazz Festival (NMJF) 2025 Ouverture à Bouillargues avec Thomas de Pourquery et Ninanda

Le Festival de Jazz de Nîmes Métropole se déroule tous les ans en septembre et octobre, avec des concerts dans les 39 communes de l’agglomération.

Aux commandes, Stéphane Kochoyan, jazzman émérite et efficace organisateur de concerts.

Il a notamment présidé longtemps aux destinées du festival de jazz de Vienne.

Pour 2025, il a concocté un riche programme, avec quelques grandes stars : Dee Dee Bridgewater, Salif Keïta, Henri Texier, Deluxe, et des groupes de jeunes pleins d’avenir.

L’ouverture était programmée le 13 septembre à Bouillargues, en plein air à la Barbaude, avec en vedette Thomas Pourquery et son nouveau groupe, précédés par le duo féminin « Ninanda ».

Le concert se déroula finalement à la salle de spectacle Bernard Fabre de Rodilhan, suite à des prévisions météo ayant prévu fort justement un violent orage dans l’après-midi.

Thomas Pourquery et son Nouveau Groupe

C’est un homme sympathique et décontracté, que nous avons rencontré dans sa loge avant d’entrer en scène. Pas de trac, sûr de lui, « tranquille », comme on dit aujourd’hui.

Thomas Pourquery, Martine Garnier, adjointe à la culture, Maurice Gaillard, maire de Bouillargues

Il est parfaitement à l’aise et heureux de se présenter au public.

Son entrée en scène est tout aussi simple, un mot pour se plaindre de la chaleur et il présente son quintette, composé de 2 femmes :

-Akemi Fujimori, basse et chœurs, vêtue comme une vestale, placée en avant-scène à la droite du chef,

-Louise Dissous, clavier et chœurs, placée derrière Akemi Fujimori.

Et 2 hommes :

-David Aknin, batterie, à gauche en avant-scène. C’est le nîmois de l’étape.

-Etienne Jaumet, synthé modulaire et saxo, coiffé d’un couvre-chef improbable, placé derrière son collègue.

Thomas de Pourquery a plusieurs cordes à son arc.

Chanteur auteur-compositeur, il manie aussi le saxophone.

C’est un musicien éclectique, qui s’intéresse à divers courants de la musique actuelle, ce qui donne un concert varié et surprenant.

Dans ses moments de douceur, on retrouve ses chansons psychédéliques, et on croit même reconnaître « les mots bleus » , sa douce voix de crooner n’est pas sans rappeler certains rockers d’outre-manche.

Fan de Nougaro, il esquisse quelques pas chassés comme le faisait le chanteur toulousain. Seulement, s’il a la même taille, il est deux fois plus large…

Il alterne pop et jazz cosmique, dans un programme bien construit, jusqu’au moment où il annonce : « on va se lâcher ».

Il invite alors le public à venir danser dans l’espace adhoc entre la scène et les fauteuils d’orchestre.

On voit alors une nuée de quinquas et sexagénaires venir se déhancher et se trémousser au rythme d’une musique infernale. Peut-être étaient-ils de bons danseurs il y a quelques décennies ? Mais ce soir, ils accusent leur âge (c’est d’ailleurs une expression qui mériterait d’être approfondie : « accuser son âge », comme si l’âge était coupable de quelque chose) …Mais le mot accuser est à prendre ici dans son sens “accentuer”.

Vu le déferlement insoutenable de décibels, ce n’est plus de la musique, c’est du bruit, j’ai depuis longtemps retiré mes aides auditives, et je prends discrètement le chemin de la sortie.

Dehors, le silence m’enveloppe, je suis heureux de ce calme retrouvé.

J’apprendrai plus tard que ce spectacle s’est terminé par un lancer de bouteilles d’eau par Thomas de Pourquery, sur les danseurs invétérés, ravis de l’arrosage.

Fin assez curieuse pour un concert de jazz !

J’aime la musique, mais plutôt harmonieuse,

J’aime le jazz, mais surtout classique.

Dommage, Pourquery peut bien faire et être agréable et intéressant, mais ses dernières parties cacophoniques sont regrettables.

Et pourtant le public semble adorer !

En rentrant chez moi, je me branche sur Mezzo, et tombe sur le 4ème concerto de Beethoven, avec Daniel Barenboïm au piano dirigeant la Staatskapelle de Berlin. C’est le Nirvana, merci Ludwig.

 

Ninanda

A signaler, en première partie, un petit groupe fort sympathique, formé par 2 jeunes musiciennes émergentes du jazz parisien, Nina Gat et Amanda Brandao, accompagnées par 2 musiciens:

-Nina Gat, piano et voix

-Amanda Brandao, batterie et voix

-Maxime Boyer, guitare

-Mathieu Scala, contrebasse

Les 4 chansons du programme sont de 4 langues différentes, portugais, français, anglais et hébreu.

« Ninanda » démarre sa prestation par une chanson brésilienne, « Chuva », la pluie, mot appris lors de mes séjours au Brésil, où il pleut tous les soirs sur le coup de 17 heures.

Elles ont choisi cette chanson en référence aux fortes pluies de l’après-midi.

Amanda Brandao m’indique qu’elle est native de Curitiba, au Brésil,

Nina Gat, Maxime Boyer,  Amanda Brandao, Mathieu Scala

Ce qui participe aux nombreuses influences musicales que l’on retrouve dans leur show, fort agréable mais hélas trop court.

On se régale à écouter ce jeune groupe prometteur qui produit de la belle musique.

A revoir et réécouter…