Mondes pacifiques

Exotisme et contre-exotisme dans l’écriture contemporaine de la Polynésie française

Károly Sándor Pallai

(Université Eötvös Loránd de Budapest)

 

Exotisme et contre-exotisme dans l’écriture contemporaine de la Polynésie française

  1. Introduction historico-culturelle

Le regard porté sur Autrui suppose à la fois de la différence et de l’identité, mais le regard exotisant altérifie en réduisant les traits communs et partagés ne focalisant que sur l’hétérogénéité irréductible et ne mettant en relief que « l’instance toujours repostulée d’un au-delà de l’entendement »[1]. La distanciation de l’attitude exotisante est brisée et réécrite, réinterprétée dans la dynamique de l’écriture polynésienne contemporaine.

Depuis l’arrivée des premiers Européens, des utopies sexuelles, nées d’une compréhension fautive et d’une surinterprétation d’un geste coutumier[2], hantent l’imaginaire occidental[3]. La naissance et le renforcement de cette herméneutique réductrice est due à l’imposition et à la totalisation d’un point de vue historique et culturel relatif. La distance et la relativité géographiques sont, avec d’autres facteurs, à l’origine des perceptions orientalisantes et eurocentrées, de problématiques identitaires et psychologiques polymorphes. Le mythe de la Nouvelle Cythère témoigne d’une appréhension exotisante, d’une lecture à travers la mythologie gréco-romaine ayant au centre la déesse Aphrodite, symbole du désir sexuel. Cette conscience ethno-historique relève de la mythopraxis[4].

Une autre composante de la relation déséquilibrée à l’autre, de la domination unilatérale de la définition de l’identité et de l’altérité, de la « symptomatologie exotique »[5] est la perception passive du rôle objectuel du sujet océanien dans le processus de la découverte européenne. Au niveau conceptuel, il s’agit d’une « visée intentionnelle subjective »[6], constructrice de l’objectualité polynésienne, de l’altérité non indépendante de la référence extérieure, occidentale. Cette approche relève d’une dimension réductionniste et crée entre l’identique et le différent un écart épistémologique insurmontable.

Concernant les premières rencontres, on peut dire que dans le discours européen, « on présume que l’initiative historique revient aux Européens et les insulaires apparaissent comme des objets sur lesquels portait l’activité des Européens »[7]. La profanation du marae de ‘Oro[8] commise par des guerriers de Bora Bora était perçue comme un événement ébranlant l’équilibre, ouvrant « une brèche entre Te Ao (le monde ordinaire de la lumière) et Te Po (le monde obscur des ancêtres) »[9]. Au conflit militaire entre Ra’iatea et Bora Bora[10] s’ajoutait un dispute entraînant la mort de plusieurs grands prêtres[11]. Le souvenir de cette querelle  était bien vivant dans l’esprit des Polynésiens et l’ancien hara[12] n’était réparée que récemment quand le ra’a[13] était levé.

Ainsi, les Polynésiens étaient convaincus d’avoir joué un rôle actif et décisif dans la préparation de l’arrivée des Européens.  Il s’agit donc, contrairement à l’approche exotique européenne anéantissant la puissance, l’activité et le pouvoir des insulaires, d’une maîtrise, d’une forte possession, d’une appropriation de soi[14] où la confrontation à l’altérité radicale et irréductible est une source du surgissement de l’identité, d’une individuation inclusive se formulant à l’encontre du point de vue désindividuant des explorateurs. Selon la prophétie polynésienne, les Européens qui apporteraient une transformation radicale de la société, la subversion et la fin des anciennes règles et coutumes, proviendraient de la même source[15]. Tetumu désigne une appartenance génératrice, désaliénante[16] qui a marqué la perception polynésienne malgré le caractère conflictuel de la rencontre et du partage, malgré les tensions et distorsions produites par l’échange sociétal réciproque.

  1. Un contre-exotisme déconstituant

En 1991, la publication du premier roman écrit par une Polynésienne, L’île des rêves écrasés de Chantal Spitz, marque le début d’une réappropriation identitaire, de l’émancipation[17] et de l’affranchissement de l’autorité spirituelle occidentale, la remise en question radicale de la relation déséquilibrée établie par l’exotisme descriptif et culturel[18]. L’affranchissement[19], la libération peuvent opérer à travers une écriture qui est à la source d’un véritable resurgissement ontologique au niveau identitaire. Le regard réifiant est désamorcé, neutralisé et brisé dans des textes qui interpellent et percent le rapport de sujétion politico-religieuse et psycho-culturelle[20]. Dans le style vigoureux, dynamique, innovant et contestataire de l’écriture spitzienne s’exprime une revendication historique, politique, langagière, culturelle : « nos têtes se bousculent la mutilation langagière l’aliénation culturelle le déficit historique la déshérence spirituelle »[21].

Loin des tonalités d’un auto-exotisme[22] explicit ou déguisé, cette écriture ne souligne pas la maîtrise absolue de l’identité ou ses composantes intemporelles et supraindividuelles mais définit une attitude d’analyse auto-critique qui devient le point charnière de l’herméneutique proposée par Chantal Spitz. Il ne s’agit pas d’un contre-discours cherchant uniquement à contrebalancer, subvertir ou même anéantir la stratégie discursive occidentale, mais d’une tentative pluridimensionnelle de recontextualisation, de réajustement de la perspective d’étude visant la construction d’une identité propre.

La confrontation inexorable à la « version européenne des modes de relation », au colonialisme sexuel, culturel, politique, économique, psycho-philosophique cherche à établir les fondements d’une éthique revisitée de la subjectivité, de l’altérité, à examiner le rôle et les responsabilités du sujet historique et psychologique polynésien dans la formation et la fixation d’auto-perceptions réductrices, de « multiples déclinaisons allant de Colonie à Pays d’Outremer »[23]. Dans le cadre de son interrogation inflexible, l’auteure nous révèle le fonds de sa pensée, la structure des opérations mentales, conceptuelles pour détailler son étude relationnelle approfondie de l’altérité, sa réflexion auto-centrée qui apparaissent en tant qu’éléments d’une stratégie contre-exotique visant à défaire non seulement les clichés occidentaux mais aussi les conceptions locales fautives et illusoires : « Quel sens donner à une émancipation politique quand nous sommes encore dans l’incapacité d’inventer un mode de vie et un système économique… »[24]. Chantal Spitz essaie d’inventorier les facteurs historiques et psychologiques de l’assujettissement, de sonder les profondeurs de l’âme polynésienne, de la subjectivité, les facettes et niveaux différents de la personnalité pour établir une construction dialogique du soi : elle tente constamment une phénoménologie existentielle ayant comme centre de gravité l’emboîtement et la stratification historique, politique et psychique de l’identité.

« Remonter les ruisseaux des mémoires pour atteindre l’origine du Mal l’éradication des systèmes religieux et philosophique la quasi disparition de nos ancêtres par des épidémies mortelles la déshumanisation du Code Pomare puis des lois de l’indigénat les guerres les déportations les confiscations de terre la tentative forcenée de l’assimilation en interdisant l’usage des langues autochtones la nucléarisation imposée et le déni de ses conséquences »[25]

On retrouve dans les textes spitziens, dans un langage soutenu exprimant une douleur aiguë, cuisante, l’articulation difficile de l’identité, de la réémergence du sujet polynésien contemporain, de la confrontation aux dépendances. Du point de vue téléologique, on peut dire que l’œuvre de Chantal Spitz, au lieu d’être un simple acte d’accusation, est un univers complexe de questionnement, de doute, de mouvement perpétuel agité, d’une attitude dubitative tourbillonnante.

« …une remontée exigeante dans les méandres des douleurs des terreurs patiem-

ment accumulés

une plongée laborieuse dans les profondeurs des lacunes des fortunes consciencieusement dissimulées

une traversée salutaire des contrefaçons et des dissimulations historiques religieusement assimilées

pour reconstruire une intériorité ravagée par la violence de tous les mépris et ne plus s’accepter comme colonisé »

La voix de la critique acérée jalonne une remontée historique, la conscientisation et l’explicitation des brèches dans la continuité culturelle et identitaire, des ruptures dans « l’omniprésence de la subjectivité fondatrice »[26], dans la vision existentielle partagée, dans la conscience collective. La limitation de la liberté est conceptualisée dans la réflexion spitzienne dans l’éthos de la négation imposée[27] et auto-imposée[28] et l’auteure souligne le caractère indispensable de la renégociation de la condition postcoloniale[29], de la création d’une nouvelle approche de l’interprétation des échanges interculturels. Les textes de Chantal Spitz invitent à constamment repenser et modifier les représentations de soi-même, à réfléchir l’indétermination du soi, à compléter les références extérieures par un horizon intrinsèque de questionnement renouvelé, par le démantèlement de traditions interprétatives hégémoniques.  L’identité-mêmeté, ses composantes culturelles et psychologiques sont incessamment réinventées dans une dialectique réflexive, dans une démarche auctorielle explicitant la création mystificatrice déformante, bâclée et simplificatrice de l’identité polynésienne définie dans les discours occidentaux.

Dans L’île des rêves écrasés, premier roman écrit par un Polynésien (1991), le titre sert de repoussoir pour annoncer la déstabilisation d’une histoire de la mystification du sujet[30], l’affirmation d’une pluralité et d’une hétérogénéité de voix et de représentations de la recherche d’un héritage, d’une appartenance, d’une séité[31]. Pour approfondir l’analyse de soi, pour s’écrire et se libérer, dans l’incipit, l’auteure recourt au langage métaphysique de la Bible pour rappeler la prépotence du verbe créateur, l’importance ontologique et identitaire de la langue[32].

Le passage d’ouverture de ‘Ōmuara’a parau est le récit de la création cité du livre de la Genèse. Même si la version tahitienne précède la version française dans le texte, l’auteure installe ainsi son parcours de réappropriation de soi dans le paradigme de l’altérité. Tout en gardant le nom de Ta’aroa[33] au long de la citation, l’univers du christianisme et des missionnaires fait irruption dans l’œuvre d’une manière irrévocable. Son cheminement s’enracine dans l’identité appréhendée à travers la divergence, dans une compréhension qui, à part être centrée sur le peuple polynésien, représente également une tendance d’auto-différentiation, d’extériorisation de soi autogénérée[34] et témoigne d’une volonté d’appropriation du pouvoir perceptif, descriptif, définitoire. L’incarnation textuelle de la quête de l’ipséité se compose de la présentation des ruptures composant la continuité.

  1. Handicap et déconstruction des topoï exotisants

Dans Je suis née morte, Nathalie Heirani Salmon-Hudry jette un regard interrogateur sur la subjectivité, sur l’insertion psycho-sociale d’une personne handicapée en Polynésie française tout en esquissant un espace conceptuel fluide à l’intérieur duquel elle conjugue son ipséité[35], les vacillations de son identité et nous en donne un aperçu perspicace. Nous sommes confrontés aux anomalies du fonctionnement de la société à travers le retour vers soi de l’auteure qui se complète d’une ouverture vers l’altérité. Ces éléments qui interagissent pour constituer les dynamiques de fonds du microcosme du livre, les tableaux fugitifs, l’imagerie nostalgique et douloureuse décrivent l’insécurité du processus émancipatoire[36] et de la remémoration marquant l’entrée dans la dimension de l’écriture.

Les réflexions personnelles sont souvent resituées dans le domaine relationnel. La description de la dimension affective, peinte souvent dans la dialectique du soi et de l’autre nous montre « une altérité d’implication »[37]. L’auteure du roman autobiographique stipule l’existence d’un autre « pôle d’altérité »[38] constitué par l’autre comme étranger. C’est « la dérivation d’un alter-ego à partir de l’ego »[39]. La charge émotive, les images fluctuantes et plurielles de l’identité aident à dresser un champ d’identifications multiples, à appliquer une stratégie intersubjective de la constitution de l’autre, à appréhender l’origine commune. La construction progressive d’une image de l’altérité régie par le rapprochement et la réduction de la distance émotionnelle et psychique contribue à la déconstitution de l’imaginaire exotisant.

L’auteure est infirme moteur cérébral à la suite d’une erreur médicale à sa naissance. Le texte analysé est la trace écrite d’une migration mentale et spirituelle interne, extériorisée dans l’écriture, l’étude et la mise à l’épreuve de différentes configurations identitaires, la contestation des barrières imposées, le sondage des cadres sociaux de l’identité. La présentation d’une infirmité, d’un handicap déconstitue l’image exotique souvent associée à la réalité polynésienne.

« Le gynécologue n’étant pas encore arrivé et le travail ayant commencé, l’infirmière administre à ma mère son maita’i[40], c’est comme cela qu’elle l’a présenté ! Nous ne saurons jamais ce que contenait la seringue. C’est à ce moment-là que tout bascule. En effet, la dose du « je-sais-pas-quoi » est trop élevée et me « tue » avant mon premier souffle »[41].

Le mot tahitien maita’i désigne aussi bien une salutation, une marque de bienvenue qu’un cocktail polynésien à base de rhum et il fait référence dans le texte à la médication injectée. À part la présentation de quelques éléments culturels et traditionnels, nous sommes témoins d’une articulation explicitant des souvenirs, d’une véritable sociologie de la mémoire[42] parlant des défis quotidiens, de la conciliation de l’expérience personnelle et du manque de solidarité et de tolérance. La critique de la société contemporaine, de la prise en charge et de la sécurité sociale, de l’assistance institutionnelle et de l’attitude personnelle et collective face à l’infirmité brise irrémédiablement la fausse image exotisante d’une Polynésie idyllique, paradisiaque.

 

[1] HALEN, Pierre, « Pour en finir avec une phraséologie encombrante : la question de l’Autre et de l’exotisme dans l’approche critique des littératures coloniales et post-coloniales », DURAND, Jean-François (dir.), Regards sur les littératures coloniales, Paris, L’Harmattan, 1999, p. 41-63. (p. 45. pour la citation)

[2] « … à Tahiti, les gens se dénudaient la poitrine en présence des dieux, des grands chefs et un étranger de haut rang était souvent accueilli par une jeune fille enveloppée de plusieurs couches de tapa, qui décrivait de lents mouvements giratoires, dévidant le tissu de son corps jusqu’à se trouver nue – mise en scène rituelle qui n’impliquait pas nécessairement qu’elle s’abandonnait sexuellement. » SALMOND, Anne, L’Île de Vénus. Les Européens découvrent Tahiti, Pirae, Au vent des îles, 2012, p. 11-17.

[3] TCHERKEZOFF, Serge, « La Polynésie des vahinés et la nature des femmes : une utopie occidentale masculine », CLIO, n° 22, 2005, p. 63-82.

[4] SALMOND, Anne, op. cit., p. 17.

[5] CAPRIOLI, Alberto, « La réception occidentale de la culture de l’Asie de l’Est dans le miroir des rapports de musique, littérature et arts visuels entre les deux fins de siècle », EOYANG, Eugene (éd.), Intercultural Explorations, Amsterdam, Rodopi, 2005, p. 255-259. (p. 259. pour la citation)

[6] SÉGUY-DUCLOT, Alain, Recherches sur le langage, J. Vrin, Paris, 2011, p. 157-171. (ici p. 157.)

[7] SALMOND, Anne, op. cit., p. 565-572. (ici p. 565.)

[8] Dieu de la fertilité et de la guerre qui avait la prédominance à Tahiti et à Ra’iatea. Il était le contrôleur des portails séparant le Ao (monde de la lumière, des être humains) et le Pō (monde de l’obscurité, des dieux et des esprits). SALMOND, Anne, op. cit., p. 20.

[9] Ibid., p. 566.

[10] « Après leur victoire, les guerriers de Bora Bora pillèrent l’île, tuant les femmes et les enfants, détruisant les jardins, les arbres, les pirogues et les maisons. Emportés par leur rage, ils attaquèrent Taputapuatea, rasant les maisons des dieux sur le marae sacré, détruisant la plateforme et abattant les abres qui abritaient l’autel. Bouleversé par cette profanation, un prêtre nommé Vaita entra en transe et annonça qu’une nouvelle sorte d’hommes arrivait dans les îles : Les glorieux enfants de Tetumu / …/ Leur corps est différent / … / Et cette terre sera conquise par eux / Les anciennes règles seront détruites / … / Ils viennent sur une pirogue sans balancier. » SALMOND, Anne, op. cit., p. 35-36. Tetumu réfère à la même source ancestrale, à l’origine partagée. TUMU : racine, origine, cause, raison, fondation, source. Source : Dictionnaire de l’Académie Tahitienne (Fare Vāna’a), désormais DictFV, [En ligne], www.farevaana.pf/dictionnaire.php

[11] Pa’oa-tea, grand prêtre d’Ao-tea et Pa’oa-‘uri, grand prêtre d’Ao-‘uri. SALMOND, Anne, op. cit., p. 33.

[12] HARA : faute, péché, crime. Cf. JAUSSEN, Tepano, Dictionnaire de la langue tahitienne, Papeete, Société des Études Océaniennes, 2009, p. 36.

[13] RA’A : sacré, consacré, interdit sacré. Ibid., p. 64.

[14] DAWALIBI, Paul, L’identité aban-donnée : Essai sur la phénoménologie de la souffrance, Paris, L’Harmattan, 2011, p. 231-234.

[15] SALMOND, Anne, op. cit., p. 36.

[16] TURGEON, Laurier et al. (éds.), Les espaces de l’identité, Québec, Presses de l’Université Laval, 1997, p. 143-145. (ici p. 145.)

[17] COLOMBANI, Guillaume, « De l’émancipation », Littérama’ohi, n° 21, novembre 2013, p. 33-34.

[18] RACAULT, Jean-Michel, Mémoires du Grand Océan : Des relations de voyages aux littératures francophones de l’océan Indien, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2007, p. 161-167. (ici p. 162.)

[19] HIRO, Isidore, « À propos d’émancipations », Littérama’ohi, n° 21, novembre 2013, p. 45-46.

[20] GRAND, Simone, « Émancipation et ti’amāra’a ont-ils le même sens ? », Littérama’ohi, n° 21, novembre 2013, p. 47-52.

[21] SPITZ, Chantal T., « décolonisation des esprits et émancipation politique », Littérama’ohi, n° 21, novembre 2013, p. 68-71.

[22] SCHON, Nathalie, L’auto-exotisme dans les littératures des Antilles françaises, Paris, Karthala, 2003, p. 163-176.

[23] SPITZ, Chantal T., op. cit., p. 70.

[24] Idem.

[25] SPITZ, Chantal T., op. cit., p. 70-71.

[26] RHÉAUME, Jacques, « Le fondement radical d’une éthique de la finitude », COGNET, Marguerite et MONTGOMERY, Catherine (dir.), Éthique de l’altérité, Québec, Presses de l’Université Laval, 2007, p. 26-30. (ici p. 29.)

[27] Culturelle, religieuse, économique et autre exercée par l’Occident.

[28] Application des schémas imposés à cause de la dépendance de l’approbation de l’autre occidental : « C’est parce que nous nous acceptons comme colonisés / que nous autorisons les médias nous dénigrer voire nous discriminer / que nous courbons l’échine… ». SPITZ, Chantal T., op. cit., p. 71.

[29] KAPOR, Vladimir, « On a Postcolonial Dialogue de Sourds : Exotisme in Contemporary French Criticism », MCCORMAK, Jo et al. (éds.), Hexagonal Variations : Diversity, Plurality and Reinvention in Contemporary France, New York, Rodopi, 2011, p. 396-412.

[30] BÉGOUT, Bruce, Pensées privées : Journal philosophique (1998-2006), Grenoble, Jérôme Millon, 2007, p. 29-40. (ici p. 30.)

[31] La qualité du soi. Cf. ZOLLER, Günter, « Fichte, Schelling et le combat de géants autour de l’être », GODDARD, Jean-Christophe et SCHNELL, Alexander (dir.), L’être et le phénomène, Paris, J. Vrin, 2009, p. 308-322. (p. 317. pour la citation)

[32] Cette partie introductive s’intitule ‘Ōmuara’a parau (commencement, début de la parole, verbe créateur). ‘ŌMUARA’A : début, commencement ; PARAU : parole, histoire, acte, action)

[33] Le dieu le plus important du panthéon polynésien qui désigne très souvent le créateur en général. Voir JAUSSEN, Tepano, op. cit., p. 71.

[34] STANGUENNEC, André, Être, soi, sens. Les antécédences herméneutiques de La dialectique réflexive, Villeneuve d’Ascq, Presses Universitaires du Septentrion, 2008, p. 254-258. (ici p. 258.)

[35] Le terme renvoie ici à la reconnaissance de soi par soi, le fait de se vivre comme étant soi-même. Voir BÉJA, Vincent, « Identité-Ipséité : Le changement en thérapie », Gestalt, n° 29, 2005, p. 165-175. (ici p. 168.)

[36] CINGOLANI, Patrick, « Insécurité de l’émancipation », LIANOS, Michalis (éd.), Insécurité et altérité : Centre et périphérie de la République, Aubagne, SODEPAR SAS, 2013, p. 117-128. Dans la quête identitaire de l’auteure, les mots et l’écriture semblent fonctionner comme des points de référence assurant une certaine sécurité dans les recherches psychologiques et philosophiques. Voir SALMON-HUDRY, Nathalie Heirani, « Des racines, une vraie liberté d’avenir », Littérama’ohi, n° 21, novembre 2013, p. 187-188.

[37] Voir RICŒUR, Paul, Soi-même comme un autre, Paris, Seuil, 1990. et « Soi-même en tant qu’autre ». Voir AZARIAN, Vivianne, « L’écriture de soi comme dialogue », NARBONA, Inmaculada Diaz (éd.), L’autobiographie dans l’espace francophone, Cadix, Presses de l’Université de Cadix, 2005, p 85-113. (ici p.95.)

[38] Ibid., p. 96.

[39] Idem.

[40] MAITA’I : adj. bien, bon, mieux ; adv. soigneusement, correctement, convenablement ; bien, bonté. DictFV.

[41] SALMON-HUDRY, Nathalie Heirani, Je suis née morte, Pirae, Au vent des îles, 2012, p. 13.

[42] HAEGEL, Florence et LAVABRE, Marie-Claire, « Identité et mémoire : Des trajectoires individuelles dans des mondes qui disparaissent », MARTIN, Denis-Constant (dir.), L’identité en jeux : Pouvoirs, identifications, mobilisations, Paris, Karthala, 2010, p. 225-226.