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Café

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  La grande maison semblait vide, dans la chaleur tropicale. Sa femme était partie à l’Île Maurice pour une semaine avec sa sœur et les enfants de celle-ci, venus en visite depuis le Brésil pendant leurs vacances de l’été austral. Les enfants, les siens, étaient à l’école pour la matinée, et lui travaillait à son livre dans une pièce qu’il avait réussi à grand-peine à fermer par des cloisons en bois et à climatiser, pour en faire un bureau convenable. Seuls le ronron de l’appareil et les faibles bruits de la vie lointaine de la petite ville lui parvenaient. Le jour était radieux comme souvent le matin sous les tropiques. Le gardien-jardinier, la cuisinière, la bonne s’activaient ailleurs dans la maison ou au dehors. Vers 10h cette dernière vint lui apporter son café. C’était une nouvelle, car sa femme, rarement satisfaite du personnel, en changeait régulièrement. Elle lui avait été conseillée par une autre famille d’Européens, qui l’avaient gardée un moment puis s’en étaient séparés pour une raison qu’il ne comprendrait que plus tard. Elle avait la trentaine, mariée depuis longtemps et mère sans doute de plusieurs enfants, assez séduisante encore avec un type mulâtre clair et un corps plein. Elle posa le plateau sur le bureau, et mit un sucre dans la tasse qu’elle tourna elle-même. Ce geste de mélanger le sucre, dont il n’avait pas l’habitude car les autres bonnes posaient le café et partaient immédiatement, le mit dans un étrange état d’excitation. Visiblement c’était une forme d’appel, elle semblait dire “patron, je suis à ta disposition”. D’autant plus que, le faisant, elle se baissait et lui montrait la moitié de ses seins dans un décolleté très ouvert. Elle avait une belle poitrine et voulait apparemment l’utiliser pour aguicher son employeur. Il était évidemment plus amusant, et plus profitable, de le séduire que d’astiquer la maison. Il commença à fantasmer devant la possibilité de ces amours ancillaires. Il se voyait, tel un bourgeois du XIXe et ses bonnes, ou un seigneur du Moyen Âge et ses vilains, voire un patricien romain et ses esclaves, disposer de leur corps au gré de ses caprices sexuels.

  Il ne fit rien ce jour-là, mais l’image de la femme tournant pour lui la cuiller dans le café, et son air soumis, le poursuivaient. L’absence de son épouse ajoutait à son désir, et le lendemain, quand elle se présenta à nouveau avec le café et qu’elle refit les mêmes gestes, il tendit la main et la passa sur le haut de ses seins qui semblaient s’offrir de l’autre côté du bureau. Elle le laissa la caresser, mais il ne tenta pas d’aller plus loin. Il jugeait le geste plus érotique ainsi, il devinait aussi que les seins seraient moins beaux une fois découverts et qu’il valait mieux les regarder dans le corsage, soutenus par le soutien-gorge. Il cessa de la flatter et elle se recula pour le laisser boire son café. Il la complimenta sur sa poitrine. Elle attendait, toujours disponible. Il ne voulait pas faire l’amour avec cette femme indigène, pour éviter tous les ennuis qui ne manqueraient pas de suivre, mais il avait maintenant une solide érection et avait psychologiquement dépassé le point de non-retour. Il fallait mener à son terme son excitation montante.

  Il se leva et lui dit de le rejoindre dans la chambre conjugale. Là, il la fit rentrer dans la grande salle de bain attenante, et devant le lavabo, il dégrafa son pantalon et extirpa son sexe. Il lui dit : “tu sais, Madame est absente, et j’ai besoin de toi un moment” ; elle s’approcha et prit son membre dans la main. Elle commença à le caresser doucement, allant et venant d’un geste expert autour du gland. Il ferma les yeux et se laissa aller en arrière, cramponné au lavabo. Elle, pendant ce temps, continuait son travail d’une main experte. Au bout d’un moment il ouvrit les yeux pour jouir du spectacle de sa poitrine, les seins bien ronds dans le corsage échancré. Il reprit sa caresse de la douce peau renflée, et se raidit en sentant l’éjaculation prendre naissance au creux de son ventre. Elle sentit le sexe se gonfler un peu plus dans sa paume et resserra la main autour du gland à chaque passage de son mouvement de va-et-vient. Il jouit puissamment, éclaboussant la vitre, le lavabo et le mur, en longues giclées qui se tarissaient au fur à mesure. Calmé, soulagé, il la congédia pour s’allonger un instant avant de reprendre son travail, l’esprit plus concentré.

  Le lendemain, il l’attendait au bureau et elle lui servit à nouveau le café en lui mélangeant son sucre comme à l’accoutumée, un geste qui lui semblait merveilleusement érotique, et provoquait déjà son érection. Il ne s’était pas habillé et était resté en robe de chambre, avec seulement un tee-shirt. Il tourna son fauteuil de côté et prit son café en entrouvrant le vêtement pour lui découvrir son sexe. En écartant les jambes, il lui fit signe de s’approcher et de se baisser. Elle s’agenouilla devant lui et le prit à nouveau de la main pour le caresser. Il se demanda un moment si les gens d’ici pratiquaient la fellation et comment elle réagirait s’il lui proposait. Pendant qu’elle le masturbait, il glissa la main dans le corsage et s’empara d’un sein que cette fois il posséda tout entier. Il passa à l’autre, puis pinça leur auréole doucement tour à tour et les libéra du soutien-gorge pour profiter de leur vue. Elle le branlait toujours, mais il sentait qu’il contrôlait mieux son plaisir après l’expérience de la veille. Il remonta la main des seins vers son visage et passa les doigts sur ses lèvres, puis enfonça son pouce dans la bouche contre la langue et l’intérieur des joues dans un mouvement de va et vient pour lui faire comprendre ce qu’il voulait maintenant. Passant ensuite sa main derrière la tête de sa bonne, il l’attira vers son sexe. Elle se laissa faire, docile, et cessant de le caresser mais tenant toujours le sexe, arrondit ses lèvres vers le gland. Elle le prit délicatement, puis enfourna la verge toute entière pour continuer le mouvement de haut en bas et de bas en haut avec sa tête. Il vit qu’elle était habituée à cette caresse. Sa bouche reproduisait à la perfection l’acte sexuel, et le mouvement des muqueuses contre son sexe, et surtout de la langue tournant autour du gland décalotté, lui fit rapidement perdre tout contrôle. Il jouit sans retenue en elle, maintenant sa tête avec ses mains et vit avec satisfaction qu’elle accueillait le sperme sans s’émouvoir et qu’elle l’avalait au fur à mesure. Enfin elle arrêta tout mouvement, le gardant encore un peu dans sa bouche, puis il se retira, et elle sortit du bureau en emmenant le café.

  Désormais, tous les matins, en l’absence de sa femme (ou après qu’elle fut rentrée de vacances et lorsqu’elle était sortie pour ses courses), elle lui apportait son café avec les mêmes gestes immuables, et se livrait ensuite à une fellation à genoux entre ses jambes. Il sirotait le breuvage préparé délicatement par la jeune femme au même moment où celle-ci avalait avec soin sa semence… L’après-midi pendant la sieste, il rejoignait sa femme et lui faisait l’amour comme tous les jours, mais il se rendit compte qu’il le faisait mieux, qu’il était plus excité, qu’il tenait plus longtemps et prenait le temps de lui donner un ou plusieurs orgasmes.

  Il n’alla pas plus loin avec la jeune Malgache et il n’essaya jamais de lui faire l’amour, mais il la garda à la maison en dépit des demandes de son épouse qui voulait la renvoyer, mais pas pour la bonne raison, car elle ne se doutait de rien. Lui cependant eut la confirmation que sa bonne avait des “antécédents”. Elle s’était fait renvoyer par sa précédente patronne après que celle-ci l’eut surprise avec son mari… La bonne lui demanda quelques suppléments de salaires. Il paya volontiers pour le service rendu (ce n’était pas bien cher au demeurant ; tout était bon marché dans ce pays, pour les expatriés). Il n’y vit d’ailleurs pas du chantage, plutôt une sorte d’échange, dans le cadre d’une prostitution ancillaire bénigne et bénéfique pour les deux parties.