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1968, Normaliens débutants

Sommaire

    J’entrai dans la chambre. Elle était là assise sur le lit, l’air interrogateur comme à son habitude. Je m’assois en face d’elle et ouvre la discussion sur les mêmes généralités que d’habitude. Je ne suis pas pressé, j’attends que l’envie me vienne, et souvent au début, je ne ressens aucun besoin. Parfois nous discutons pendant des heures, sans même nous toucher, et mon agressivité contenue se déverse souvent sur elle, elle m’énerve, ne connaît pas ce que je voudrais qu’elle sache, et je me moque d’elle, méchamment, sournoisement. Puis je me fais plus doux, plus conciliant, aussi débonnaire que j’avais été déplaisant. Elle sourit, esquisse quelques plaisanteries, et essaie l’ironie. Bouffie, les paupières trop grandes et plissées, les cheveux très clairsemés et malsains, elle n’est pas ce qu’on peut appeler une belle fille, mais déjà une idée, une lueur, une émotion au creux du ventre, une imagination s’empare de moi, fugitive. C’est le moment du contact, je m’assois sur le lit, je la touche sur le flanc, lui saisit le poignet et l’attire contre moi. Elle se laisse faire, docile toujours, et je prends ses seins dans mes mains, qu’elle a généreux, pleins de chair, lourds et blancs, à travers son pull ou son corsage. J’aime les seins, c’est sans doute ce que je préfère par-dessus tout. Surtout quand on les voit enserrés dans le soutien-gorge, bien contenus. Je mets ma bouche au milieu d’eux, là où leur chaleur me tient des deux côtés. Avec Carol, j’avais glissé mon sexe entre ses seins sous le soutien non dégrafé. Il était au milieu de la chaleur, bien maintenu par l’armature, ressortant rouge et bandé au milieu de la chair que je compressais des deux mains pour mieux le caresser, et je m’agitais dans ces rondeurs, loin du trou noir béant qui réclamait davantage mon ardeur. Comme à l’habitude, mon imagination sollicitée par cette posture nouvelle, ne put retenir le flot de sperme qui se répandit, brûlant, sur sa gorge…

    Quant à elle, elle me regarde, elle voit ma main remonter son pull, la soulever pour lui enlever, puis dégrafer son soutien-gorge, et ma bouche cueillant au passage par leur pointe les fruits lourds qui s’en échappent. Puis ma main toujours s’active vers ses jambes, son collant que je dépèce, son slip, énorme, vieux et moche, que je fais descendre de ses fesses sur ses cuisses et ses mollets, et qu’elle m’aide à retirer. Elle est désormais libre et dégagée, le sexe offert. Il ne me reste qu’à lui enlever la jupe, mais ma main remonte d’abord ses cuisses par derrière pour s’appuyer contre son sexe, humide déjà et saisit sa motte, le majeur engagé dans la vulve. Je suis encore habillé, elle est avare de ses gestes, et mon corps ne semble pas l’intéresser. Je finis de retirer la jupe, puis j’attire sa main sur ma ceinture, mais tout d’abord elle presse maladroitement mon sexe raidi à travers le pantalon, hésitant à me dénuder, et je dois la guider, mettre ses doigts contre la fixation, sur laquelle elle s’acharne avant de déboutonner la braguette et faire émerger le sexe qui déformait le slip, le mouillant en haut. Je dois encore lui faire baisser mes vêtements ; elle s’exécute gauchement, accrochant au passage le sexe. J’achève moi-même de me dévêtir et, connaissant sa répugnance, et surtout sa maladresse, à me caresser, je lui tends impatiemment un préservatif, qu’elle dispose assez bien. Je finis par la prendre, éjaculant trop tôt dans un court orgasme.