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RiNG : Colin Beffroi -VS- Marin-Joule

Quand l’entraîneur prépare Marin-Joule au combat, il préparle pour que coup par coup le trou au pourtour apparent partout chasse par le trou le pourri apeuré du vertige et ne force pas trop le litige.

« Marin-Joule, lâche pas. » La lumière en toi est aussi vivante que la lumière en moi. Dans ta moelle qui s’échauffe, le monde est une redite. Pour en être grandi, il va te falloir cogner sec et rentrer te blottir chez les bestiaux. Tu es le battant qui rend à bras le corps toutes les actions du monde autour de lui. Tes enchaînements sont cette vague qui obéit à la nature du feu. Patience, ta fatigue de répéter. Tu habitues tes sens. Tu n’as que la merde de la main dans la viande. Regarde ces rivaux-là, qui t’ont délogé, leur merde, leur viande. Je te le dis, de la viande que tu manges, je sépare la graisse, que je fais fondre et dont je tire une espèce d’huile compacte. Tiens, voilà ta bougie. Reste petit raide; peste poids rapide, sois fier du sang dont tu sors, matière toute loyale, où te faire obéir est jeu de pieds. Éprouve le rythme, la cadence, as-tu vu que l’horloge nous minutait? Mœurs pochées de ploucs, mains peuplées de pouces : refrène tes refrains. Tu sais que les chercheurs de rif ont peu de foin, alors peu de fois ils tâtent du lard. Regarde, la balafre sur mon ventre. Elle se fissure sans lard dans la maigreur du trou à nœud. Allez, tête de nœud, martèle le roc de ton art.

Un jour, j’ai ouvert le nœud, en ai exposé le trou apparent. Au début, le trou sèche, déboîte son tour dans le séchoir. Regarde, le petit vrac sortir, la peine vivace se vidanger. Singe l’enfant, le cœur tout vert en tôle figé en toi. Avant la vie en force, l’enfant que tu fus n’eut rien à nier, sinon renier le trou à soif et faire le tour fois à fois pour rien : enfin il marche en rond. Attends ton tour dans la soute vacante. La sorte de vacarme va tendre ton trou, ta faille, te pousser debout sur le ring.

Le jab, c’est un début
un débit de coups secs
à faire faire en toi une foire
une balade mentale pour
écraser la foudre malade
qui te prend la tête.
Avant de coucher Colin au tapis
tu feras déluger les sueurs
boiras à la régalade leurs eaux et
défonceras le lard de son poitrail.
Il sera ta pâture.
Mais d’ici là
soupe juste
dore ton lard et dors tard
mange porc par mange cœur
ange par trou mal percé
ouvre la flasque et bois.
Allez, marche en rond,
malade rentable.