Poèmes du jour et de la nuit (14)
démon de solitude
trouvé dans la puissante lumière
je me couche heureux parce que demain je vous vois
le vent
de bas en haut des falaises effritées
malfaçon
triomphant
sans aucune magie
sauvée
située près des cinq terres
le long des pans
de montagne
une auberge cachée
son intérieur en bois
vers la mer à dos de colline, route ondulant
toute trace
aurais perdue
pièce de métal
patiente incorporation
reposant le monde
court de feuille en feuille
coupant court au tourment, aux mauvais rêves
note attaquée sur un temps faible
Poèmes du jour et de la nuit (15)
lézards dans les feuilles
insecte sur les pétales de fleur
texture soyeuse, molle
extase peut-être, pour lui
fleur décapitée
continue d’être un royaume
rose, aromatisé
une pie s’envole d’un arbre
le soleil abonde
touche tout ce qu’il voit
pour tuer un arbre
planter autour du tronc une rangée de clous rouillés
une fenêtre
sur un magnolia
voix
mieux entendue
dans l’obscurité
je te priais
de me promettre
que
ce n’était pas un rêve
promesse fut faite mais
j’ai tout de même
dû me réveiller
napoléon,
éteignez ce
néon
mercy
Poèmes du jour et de la nuit (16)
Des dorades, des saumons
des tourbillons de sauterelles
une rivière donne un baptême
fredonne un bateau de souvenirs
une éclaircie
bulles d’eau froide
bulles de souvenirs
du chocolat pour principale nourriture
transsubstantiation
transsubstantierai
des souvenirs
des délivrances de souvenirs
particules de matière musicale
animalcules musicales
whistletones
le songe resplendit
la peau du souvenir
oreille
tempes contre matelas
étincelles
de mémoire un parfum
de m’émouvoir après m’être roulé dans l’ample mousse du souvenir
Poèmes du jour et de la nuit (17)
Canines
pointes
autour
de nos langues
de ta voix
découvre
quelques
renforts
face écrasée
sortie
depuis quelques jours
assure une puissance qui
sourd
agace
tous les écubiers
source
parole gelée
ces besognes
petites boutiques lointaines
petites images
équilibre
naturel surnaturel
dressant
toutes futures habiletés
survient
survole, ondoie
du bonheur
aussitôt reçu qu’oublié
épandu bruissement de feuilles
âme dans son action disparaît
et toute précaution qu’apeuré a suivie
un homme est rendue abrutissement de feuilles