NE PAS TAIRE LA SUR-VIE
Le rescapé d’Haïti
ou d’ailleurs et
le poète d’ici et d’ailleurs
interrogent qui ? quoi ? ciel
terre s’interr
bruit brusque bref
sous les gravats du grabat terre
ogent déflagre le langage
pris en flagrant délit d’asyntaxie
au chevet d’un m’onde grabataire
l’errature obèse d’air
à l’ombre des dais rode
sous les décombres du réel
un lit à quoi se ramarrer
murs et rimes ébr
anlés anlèr en l’air
s’enténèbre le ciel aire
du Grand Prédateur
le sol se dérobe tombe le suaire sous
leurs pieds deux les pieds deux comme
la dérobéissance anatomique et
métrique anatomométrique
se dé-robe la terre renverse
le ru et s’y arrime
car la terreur seulement
corrige l’erreur de
vivre dans l’horreur du vide
le rescapé d’Haïti ou d’ailleurs
et le poète obsédés
désormais par la bru
talité tellurique questionnent
à l’épissure du langage et du séisme
l’épicentre de tous ces ismes qui nous
odalisques
la sensiblerie nomade de l’œil
compas compassionnel passe
en un clin quant
à Haïti c’est au tour du Chili
scrute les ruines rode
une histoire qui happy end
ici bas il y avait y ici bas
il n’y a plus je n’ai plus
rien crie le rescapé
et son remords criant
s’ombre dans l’erreur du vide
l’horreur de vivre sans avec
rien que ma vie et mes morts
que vaut ma vie
à l’écoute en écho le poète
murmure que valent mes mots
loin de l’événement
les mots manquent et
l’émotion forcément ment
de mot à mort
s’interstice supplément littéral
l’image du râle