Créations

Kossa y lé in « faute d’orthographe » ? / Qu’est-ce qu’une « fot’ lortograf’ » ?

Partage des langues, les mots ne savent plus d’où ils viennent :

un langage pluriel…

Me dit-on, que je froisse la langue :

l’étoffe de la diversité…

Me dit-on, que je la travaille comme des vers sous la peau :

les loges de la multiplicité…

Je ne sais pas : ce qu’est mon langage ?

Langue transmise ?

Langue apprise ?

Je ne crois pas en la dichotomie :

C’est une cohabitation, une modulation,  une pluralisation,  une diversification, une multiplication, une démultiplication surtout, une polyphonisation,  une hybridation,  une créolisation, une déterritorialisation,  une débipolarisation !

Langue apprise ?

Langue transmise ?

Je ne sais pas : ce qu’est mon langage ?

On m’assène que je putréfie la langue :

Mais je crie comme j’entends,

Hors, c’est une autre que j’entends :

« J’entends les chants de ma grand-mère »

« J’entends les cannes siffler »

« J’entends les filaos murmurer »

« J’entends les sagaies déchirer »

Or, on me demande d’écrire :

« Les champs du gaulois »

« L’or du blé »

« Les froissements du platane »

« Les claquements du fusil »

Je crie ce que j’entends,

Mais la voix de l’identique

Couvre celle de ma différence.

Alors j’écris à nouveau, et bien plus,

j’affirme que :

« Je n’atrophie pas la langue »

« Je n’écorche pas la mère »

« Je ne creuse pas la terre »

Parce que :

« Le Continent n’est pas la mer »

Parce que :

« L’Océan est ma mère »

Parce que mon paysage est d’eau :

« Je plie les vagues »

« Je caresse la mer »

Je crée mon langage

fait d’un mélange

révélé par :

« Le tranchant des sagaies »

« Les épines des filaos »

« Les rameaux des cannes »

« Les maux de ma grand-mère »

les-maux2

Kossa y lé ?

Lé in kozé


Pou mon Batarsité…