La passion est le manque d’elle
L’écriture est automatique, le pistolet est automatique, la pensée aussi.
Ça tourne à 100 à l’heure dans ma tête
La femme, ma fille, la femme de l’autre
Elle est toujours là celle qui hante mes jours et mes nuits
Quand je dors elle est là
Quand je travaille elle est là
Quand je mange, quand je bois elle est là
Quand je regarde les filles elle est là
Quand j’en désire une autre elle est encore là
Ma femme, ma fille, ma chérie, mon amour
Au cinéma elle est là à côté de moi
Je me penche vers elle je veux lui parler elle n’est plus là
Au théâtre elle est assise à mon côté belle comme un cœur
Je suis ému je veux lui prendre la main elle a disparu
Dans mon lit elle est couchée près de moi
Je bande pour elle je me tourne vers elle je vais la caresser je vais la prendre
Le lit est vide elle est couchée avec un autre
Qui bande pour elle se tourne vers elle la caresse et la prend
Elle crie dans l’amour elle crie sa jouissance elle crie merci à la queue qui la pénètre
Elle crie le manque de moi
Et nul ne peut savoir lequel du plaisir ou du chagrin est plus fort dans son cri
Je chevauche ma moto dans la fraîcheur du matin
Je la sens derrière moi elle s’accroche à moi ses seins s’écrasent contre mon dos
Nos cheveux s’emmêlent dans le vent sa jupe se soulève et dégage les fesses nues
Gloire à l’inventeur du string libérateur du désir adorateur des formes rondes
Les automobilistes qui nous croisent klaxonnent furieusement
Ou joyeusement l’humeur est plutôt au bonheur ce matin
La caresse du vent nous rend fous
Une de mes mains agrippe son cul une de ses mains est dans ma braguette
Mon autre main est sur l’accélérateur son autre main enlace ma taille
La moto penche dans les virages à droite à gauche toujours plus vite toujours plus loin
La moto est mécanique l’écriture est automatique le sexe est anatomique
La bombe est atomique l’orgasme est une bombe qui pète dans le désert de ma vie
La mort est une bombe qui fait exploser ma solitude
La moto va trop vite le virage est trop court
Bien calé sur ma trajectoire je décolle je m’envole
Un grand oiseau noir une frégate la gorge rouge de sang
Il y a si longtemps que je voulais la retrouver
Emporté sur les courants du désir je ne la manquerai pas
Elle m’accueillera soignera ma blessure
Elle se blottira contre moi à l’abri de mes ailes repliées
Et nous partirons tous les deux au nirvana des amoureux
Où il n’y a rien d’automatique ni de mécanique
Juste le frôlement des corps et le frou-frou des âmes
Des amants enfin réunis