Edouard
Feu Maistre Maudit
d
Argh
La pluie qui dévale ton visage
Sans relâche
Et que ça brûle
Que ça m’enivre les sens
A mon ordre
Redouble tes cris
Ta poitrine s’éteint
L’œil absent
Les météorites qui hurlent
Ça cravache
Argh
En mille morceaux
A ton impertinence
Les chacals dérobent tes entrailles
Doucement
Sadiquement
Sordidement
Argh
Comme si le ciel laissait rôtir
Ses cendres sur ma peau
Je vibre auprès de toi
Aime-
moi
n
Geignarde petite douche glacée
Je te soutiens la tête
Tu ne peux pas respirer
La vapeur te brûle
J’épluche ton visage
En me léchant les doigts
Tu es si belle
e
En détresse
D’arbre à merde
La terre déballe ses pieds
Sous mes racines cérulées
L’envergure de tes feuilles
M’enlace
M’étouffe
Au retour de l’aube
Dégage !
s
Edouard,
A travers la nuit noire
J’ai saisi ton sourire
Vu les lucioles s’évanouir
Et encaissé l’enfer de tes idées
J’ai reconnu l’angoisse
Et ta poursuite de la vérité
En chemin, j’ai vécu
La perte des balises
L’étal des valises
Les allées sans échos
Au cœur des odeurs pénétrantes
Edouard,
J’ai enduré le film
Des secondes écoulées
La source des larmes
Le retard de l’horloge
Et l’attente éperdue
Edouard,
Le cactus asséché
De tes yeux fixes
Surpris de langueur
Sur le corsage de mon âme
N’était pas un hasard
Tu as saccagé le revers
De nos rêves récalcitrants
Et oublié le refrain de nos amours
Non, Edouard,
Je ne reviendrai pas
s
Arrête de renâcler
Syllabes empoisonnées
Comment oses-tu, Scélérate ?
Ne me touche pas !
À genou
Baisse les yeux !
Et ferme ta petite gueule de rat !
“Pardonne-moi !”
Ta gueule, j’ai dit !
Prends garde à toi, Salope !
A l’œil Allah t’a
Mes frères à la hache
U
Le noir de sa gueule
La plainte de ses mains
Visqueuses
La gâchette qui se fend
Et le Livre qui tombe…
Une trêve à grande vitesse
Le rictus échappé
Le même s’évanouit
Oh ! Lâche !
La sourde déflagration s’éprend
De toi le déluge dans la poitrine
De gnomes et les innocents de geindre
Suffixe ! Suffixe ! Suffixe !
S’asphyxie l’œil
Fixe l’idée se fixe
Noire semi-automatique
Éclat d’ongle dans le mur
Étincelle de pamplemousse
Éclair de perspicacité
La craie éclabouffe ton territoire
A
Quatre heures et trente-trois minutes plus tard…
La harangue des vapeurs censurées.
La dépêche. Sept. Tombé.
Il est cuit.
Les pas en ruine.
Flammes du Pluton.
Le regard figé.
Trou au milieu du ventre.
Maman. Vois-moi.
Suite de rois.
Carré de valet de Cœur.
Échec et Macque.
Cellule 69∂.
20 ans.
r
Excité devant le caprice d’une femme
Palpé le métal inerte –serpent sans venin–
La bêtise enlace le royaume en délire
La mécanique propre suce
L’asphalte de sa jupe liquide
Miel inutile un garçon pleure au loin
Langue aveugle fais-moi mal
Rigoureuse chasse aux cochons salaces
e
Il y a les chutes en pied de croix
Les sanglots maculés de poussière
Il y a la peur de
Ta Lumière
Les oiseaux qui picorent mes paupières
Le besoin de m’enfuir
Celui de mourir
Nouvelle vie en laïus de parodie
D’hommes qui hurlent
Et de chouettes qui rigolent
Le jour devient brun de misère
Le rouge du soleil s’étale sur ton ombre Pardonne-
moi
Pardonne-moi
Pardonne-moi
Pardonne-moi
Pardonne-moi