Violette
En Eau Trouble
Tu es en retard me hurle-t-elle
Le regard d’un rire éclatant
L’électrochoc est presque insoutenable
« Ne hurle pas. Je ne peux pas.
Retard, si tu le dis. »
Il y a la prière de ma main
Sur ta nuque sensuelle
Mon regard qui s’éclipse
Au son de ta poigne
Ma chevelure en bataille
A
Petite noisette au creux de l’arbre
Petite enfance en bémol censuré
Poursuite de l’inconnu en débours
Les châteaux en Espagne
Ma chanson en réprimande
Le silence des masses
La vache suspendue à l’orchidée
Le déclin de l’aube
La lune scintille à midi
Déchu mon rire suffisant
Omission des voyelles roses
R
Aime-moi
Elle disait
En main les rennes
Elle pensait
Trop tard
Elle savait
Envie de toi
Chaque syllabe
Goût de chocolat
Attrape ma main
Elle soupçonnait
Ses battements
De se faire la malle
Le souffle coupé
Bémol de vanille
Aigre la chute
Elle disait
Aime-moi
K
Mes mensonges salissent ta mémoire
Mes regards de biais rejettent l’indicible
Les enfants nous regardent ébahis
Les embrassades d’antan nous rattrapent
Le ciel s’évanouit dans mes larmes
Ma vérité est épuitrange
Un long sillon dans la mer étranglée
Sens sans dessus dessous
Charabia d’innocent gâté
Perdu ès grands yeux calmes
J’ai mal aux mains
De poigner dans le vide
Des heures implacables
Comblée d’aveux inaudibles
Soupir de te revoir encore
W
La rocaille
La corneille
Coin de l’œil
Botte ma baille
Impuissante
Mon dépeçage
J’assiste
A
Je refoule les larmes de mon amertume
Je refuse la rage qui éloigne l’aimée
Je me résigne seule à la couleuvre
La perte du soleil au fond du cœur
Quand au sort de la brume
Je m’évade sans oubli
Je regarde derrière moi
Je croise le démon de l’envie
Exterminateur de mon amour
Ma vie blessée
T
Il fait beau
Non
Il fait gris
Je désespère
Non
La vie se
Mon âme
Une branchouille
Le vent souffle
Mon pied envolé
Valsé
Ma tête éclate
La limace
Reconnue
Voyage d’avant
En derrière
Le sourire dans la main
Et l’épaule en larmes
Brume de mon esprit envisagé
Ravage du bateau de mes nuits
Les chutes magnifiques
E
La vie en catimini,
Dans un joli carrosse
La faiblesse d’aimer
Prend les armes à gauche
L’indécence de la déroute
Fulgurante
Ma citrouille éclate
Au soleil contrit
La rose se fane
Aux sabots de mon cœur
Déconfiture de l’espoir
Mes hommages, Madame.
R
La cave,
Il y a les guirlandes sombres
Il y a l’inquisition de ta voix
Il y a le rouge de mon visage
Il y a la pluie de mes yeux Humiliée en silence
Il y a la chaleur de mes doigts
Qui stérilise ton gosier
Il y a ton chant qui vibre
Dans mon soupirail aveuglé
Il y a ma vérité qui te chamboule
Les vautours stagnent sur ma fourchette
Le soleil se lève à minuit
Il y a la scène et le microphone masqué
Ta poitrine
Il y a les verres qui crient leur désir
Désuet
Il y a ton âme qui me chamaille
Aux fantômes du passé
Il y a la montagne qui s’enchante
Le calme qui submerge mon être
Et le trouble de ma respiration
Qui te regarde incrédule
Qui es-tu ?