Océane
Terre de Promesses
O
Je ris dans la noirceur de tes larmes
Je m’esclaffe de voir tes mains pendre
Mortes au fil d’araignée
Je m’amuse de ta gueule enfardée
De ta face emmerdée
Attrape ma bouche si tu oses
N’aboie pas.
Le chat peut s’en charger.
F
Les cierges coulent
Les ennuis récidivent
Hurler la rage du silence
À s’en perdre la foi
S’oublier T’oublier M’oublier
Un verre de bière
Une gorgée pour papa
La bouteille de bourbon
Une gorgée pour maman
Un peu de vodka
Regarde-moi
Les yeux noirs
Le nez en cloque
Regarde-moi
Déesse de la bouteille
Des roses sur le dos
Des chrysanthèmes
Dans la bouche
L
Les psaumes murés de glace
Je me bouffe les joues à coup de fourches
Les bambins supplices de Sisyphe
Je m’égraine de riz au lit la fiole du fond
La dégloire de l’aube gèle le son
La baraque vidée de ton souffle
Les ondées aux lèvres rouges
La rivière embourbée dans ma bouche
Les poitrines vertes nues des grâces de la Madone
J’ai mangé les grappes de Raison
En me cachant de la feuille d’Adam
I
Croissant de lune
Analgésique sur la table
Les fenêtres sont vides
Derrière mon regard lassé
Se flanquer une gifle
F
Une fourmi se bataille
Dans l’admirable en toile
Mon âme crevée sur le ciel
En nage
La chute tarde
La Mère veille
Ton nom merde
Cri aux étoiles désuètes
Rire ne suffit plus
Regarde mon nez
Il rouge encore
E
Les heures s’égrainent
Rats ça pullule
Je perds la lumière de ton regard
Grise mon âme à la Rochefort 10º
Souris à la grenouille de mon palier
Chute dans l’escalier de colombes
Les nerfs de coccinelle empâtés
Black out.
I
Sortie
les pieds en avant
A confesse les enfants
Vêtus de robes blanches
De rosaires en balance
La vérité désenchante
Les fallacieuses croyances
Au nom d’Adam
Elle subsiste pourtant
A
La crainte de la Vierge Mère
Ne pas oublier sa prière le soir
Elle pourrait m’en vouloir
Sainte Marie, Mère de Dieu
A l’envers de l’aune en flamme
J’ai le regard de sperme vêtu
Priez pour moi, pauvre souillon,
Maintenant et à l’heure de ma perte
Et entendez ma patenôtre
Notre Père
Qui êtes trop vieux
Que votre main soit tranchée
Que ma paix revienne
Que votre jugement soit fait en Enfer
Comme au cachot
Arrachez-moi la langue
Si mes paroles vous ont offensées
Comme je vous lacère les yeux
Ceux qui m’ont déshonorée
Soumettez-moi à la vérité
Et délivrez-moi de l’Infâme
Donnez-moi à présent
La force de revivre
Car c’est à vous que reviennent
Mon pardon, mon oubli et mon repos
Pour les siècles des siècles
Amen
M
Dans le champ des rues
L’haleine fauve hurle
Le son des cloches raisonne
Aux jardins perchés
De ton épaule
Ne me demande plus de mourir
J’ai mal enfin de rire