Créations

Fataé II : Océane

Océane

Terre de Promesses

 

O

Je ris dans la noirceur de tes larmes

Je m’esclaffe de voir tes mains pendre

Mortes au fil d’araignée

Je m’amuse de ta gueule enfardée

De ta face emmerdée

Attrape ma bouche si tu oses

N’aboie pas.

 

Le chat peut s’en charger.

 

 F

 

Les cierges coulent

Les ennuis récidivent

Hurler la rage du silence

À s’en perdre la foi

S’oublier T’oublier M’oublier

Un verre de bière

Une gorgée pour papa

La bouteille de bourbon

Une gorgée pour maman

Un peu de vodka

Regarde-moi

Les yeux noirs

Le nez en cloque

Regarde-moi

Déesse de la bouteille

Des roses sur le dos

Des chrysanthèmes

Dans la bouche

 

L

 Les psaumes murés de glace

Je me bouffe les joues à coup de fourches

Les bambins supplices de Sisyphe

Je m’égraine de riz au lit la fiole du fond

La dégloire de l’aube gèle le son

La baraque vidée de ton souffle

Les ondées aux lèvres rouges

La rivière embourbée dans ma bouche

Les poitrines vertes nues des grâces de la Madone

 

J’ai mangé les grappes de Raison

En me cachant de la feuille d’Adam

 

I

Croissant de lune

Analgésique sur la table

Les fenêtres sont vides

Derrière mon regard lassé

Se flanquer une gifle

 

 F

 

Une fourmi se bataille

Dans l’admirable en toile

Mon âme crevée sur le ciel

En nage

La chute tarde

La Mère veille

Ton nom merde

Cri aux étoiles désuètes

Rire ne suffit plus

Regarde mon nez

Il rouge encore

 

E

 

Les heures s’égrainent

Rats ça pullule

Je perds la lumière de ton regard

Grise mon âme à la Rochefort 10º

Souris à la grenouille de mon palier

Chute dans l’escalier de colombes

Les nerfs de coccinelle empâtés

Black out.

 

I

 Sortie

les pieds en avant

 

 A confesse les enfants

Vêtus de robes blanches

De rosaires en balance

La vérité désenchante

Les fallacieuses croyances

Au nom d’Adam

Elle subsiste pourtant

 

 A

 

La crainte de la Vierge Mère

Ne pas oublier sa prière le soir

Elle pourrait m’en vouloir

 

Sainte Marie, Mère de Dieu

A l’envers de l’aune en flamme

J’ai le regard de sperme vêtu

Priez pour moi, pauvre souillon,

Maintenant et à l’heure de ma perte

Et entendez ma patenôtre

 

Notre Père

Qui êtes trop vieux

Que votre main soit tranchée

Que ma paix revienne

Que votre jugement soit fait en Enfer

Comme au cachot

Arrachez-moi la langue

Si mes paroles vous ont offensées


Comme je vous lacère les yeux

Ceux qui m’ont déshonorée

Soumettez-moi à la vérité

Et délivrez-moi de l’Infâme

Donnez-moi à présent

La force de revivre

 

Car c’est à vous que reviennent

Mon pardon, mon oubli et mon repos

Pour les siècles des siècles

Amen

 

M

 

Dans le champ des rues

L’haleine fauve hurle

Le son des cloches raisonne

Aux jardins perchés

De ton épaule

Ne me demande plus de mourir

J’ai mal enfin de rire