Fataé, le recueil que je vous propose, c’est l’histoire ou plutôt ce sont des tranches de vie [ou de désespoir ; d’espoir ; de chutes et d’ascensions] de quatre personnages –Liam, Océane, Violette et Édouard– perdus dans le brouhaha, les sens uniques, les non-sens, les abus, les silences, les mensonges, l’humour, les sarcasmes et la beauté des relations sentimentales, mais aussi assujettis aux normes d’une société décadente et en décalage ! C’est l’histoire des religions, d’un fanatisme, de clichés parfois et de tabous aussi. C’est de la violence. C’est de l’intolérance. C’est de l’incompréhension. Mais c’est aussi et surtout de l’amour. Suivez-moi au milieu d’une langue qui s’exaspère, de mots qui s’inventent, d’histoires qui s’accouchent et de vies qui sex-posent… enfin !
Fataé
Sarah Baron
Je vis, je meurs : je me brule et me noye,
J’ay chaut estreme en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ay grans ennuis entremeslez de joye :
Tout à un coup je ris et je larmoye,
Et en plaisir maint tourment grief n’endure :
Mon bien s’en va et à jamais il dure :
Tout en un coup je seiche et je verdoye.
Ainsi Amour inconstamment me meine :
Et quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me treuve hors de peine.
Puis quand je croy ma joye estre certeine,
Et estre au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.
Louise LABE
Liam
Tempeste de l’air
F
Il suffirait
Que je
Te
Mange
La langue
Pour Arrêter
De
Soupirer.
a
La mante religieuse rayonne dans ses pinceaux
Les dés d’argent se jettent dans le cyanure
Le carré d’As de Cœur tombe entre ciel et terre
Avez-vous trouvé l’ile aux trésors ?
l
Les livres sortent des montagnes
Comme les oiseaux s’envolent de ma chair
Dans la nuit blanche des limbes océanes
Je t’aperçois
Là-bas au-dessus des linceuls
La rive perd de sa couleur
L’eau comme un bambin m’enveloppe de gratitude
J’ai reconnu ton sourire au milieu des nuages
J’ai suivi les foulées volcaniques
Des lutins clandestins
Le monde s’illumine à la force de l’esprit
Souviens-toi de l’énergie
La belle la tendre lumière
La fougue des cœurs
La beauté des herbes fauves
Et tes mains qui s’allument comme charbon ardent
l
Un feu dans le frigo box
Muet
Les yeux ouverts dans la nuit
Vermeille
J’agrippe mes mains
Aux humeurs malignes
Mon souffle errant
Sur une pierre Bleue
Ferme doucement la boîte
Ton secret est sauf
I
Un tiers des mots
Tu me dis
Un quart du dixième
Tu souris
Un centième de traverse
Je garde
Un millième de mes illusions
La tête en l’air
n
Danse petite fleur
Songe à nos nuits
Délaissées par Phaéton
Danse petite sauvage
Les grenades éclatent
Rondes pulpeuses
Danse petite menine
Tes peurs s’éclipsent
Au rire du ménestrel
Danse petite lady
Les pétales des fées
Saupoudrent de douceur
Ta chanson d’aube
Danse petite princesse
Au joli mois de mai
Les séraphins guideront mes pas
Me reconnaîtrez-vous ?
T
M’accordes-tu
De t’appeler au sein de la nuit blanche ?
Le décalage de nos vies ?
Le sourire égaré au milieu des draps ?
La chaleur de ton corps ?
La découverte des ombres ?
De me perdre dans ton souffle ?
De m’endormir dans tes mains ?
Dis-moi oui.
h
Le vert se rengorge au
Bleu fait ses adieux en
Rouge m’irrite la peau à
Blanc de mes livres
Le clair de lune cardé
Mouiller ma chemise
Et te dire Je t’aime