Événements Chroniques

17 Jours de Bonheur

C’est une vraie parenthèse enchantée qui s’achève brutalement après 17 jours du bonheur

le plus complet. Nous voilà désormais plongés dans un stress post-jeux olympiques, que certains baudelairiens pourront qualifier de Spleen de Paris !

Pendant ces 2 semaines, tous les problèmes sont passés au second plan, un seul but, ne pas rater les épreuves importantes, et participer activement de son fauteuil à la chasse aux médailles.

Après des mois de prévisions grincheuses de la grande masse des Cassandres français, l’union sacrée s’est faite autour de l’évènement.

Déjà au temps des Grecs, les Jeux d’Olympie étaient l’occasion de faire une pause dans les conflits, déjà nombreux durant l’Antiquité. S’il n’en est malheureusement pas de même au 21ème siècle, une accalmie s’est produite sur le plan politique français.

Un seul sujet de conversation en famille, entre amis, au bureau : les JO.

Oubliés les clivages traditionnels entre français. Il était à nouveau possible de communiquer sur un sujet qui suscitait un intérêt partagé et un accord global entre interlocuteurs.

Un Succès Planétaire

Objectivement, on peut affirmer que ces Jeux de Paris 2024 ont obtenu un vrai succès planétaire. Relayé par les médias du monde entier, la perfection de l’organisation, la qualité, peu onéreuse, des moyens déployés, et surtout les images de Paris et de tous les sites olympiques, ont grandement contribué à remonter l’image de la France, fortement dégradée par les évènements politiques récents.

Grâce aux Jeux, Paris et la France redeviennent une destination prisée par les touristes, et les retombées économiques sont évidentes.

Le décor magique offert par la ville de Paris a grandement contribué au succès d’une cérémonie d’ouverture originale. Une remarque cependant, le manque de courage des concepteurs. Se moquer de la religion catholique, c’était certes courageux à l’époque de Rabelais et de Diderot, aujourd’hui, c’est d’une banalité enfantine. Le vrai courage aurait consisté à faire de l’humour sur les autres religions. Mais là, bizarrement, grand silence !

Déception par contre pour la cérémonie de clôture, absconse et fastidieuse, une leçon de bricolage, ou comment construire des roues en forme d’anneau olympique.

Et pire encore pour les premières images de Los Angeles 2028 : les organisateurs n’ont pas pris la mesure de l’évènement. Paris a mis la barre très haut, L.A. et la culture US ont du pain sur la planche. Ce n’est pas gagné pour les organisateurs US !

Un fabuleux projet sur 10 ans

Cet immense projet étalé sur 10 ans, 2014/2024 a été construit sur un nouveau principe en matière de JO : réaliser une opération équilibrée sur le plan budgétaire, les recettes devant être au moins égale aux recettes. C’est ce qui peut expliquer le coût élevé de la billetterie, mais c’était le prix à payer pour éviter les dérives des précédents Jeux.

Le comité d’organisation, dirigé de main de maître par Tony Estanguet, a dû affronter sur la durée de multiples évènements contraires, dont le Covid, la guerre en Ukraine, l’importante inflation qui en est résulté, tout cela venant augmenter les dépenses, les recettes étant par définition établies à l’avance et non modifiables.

Et ajoutons le dernier coup dans le dos à 40 jours de l’ouverture des jeux, la dissolution de l’assemblée nationale par le Président Emmanuel Macron, qui ne pouvait tomber plus mal, avec le chaos politique engendré par les élections législatives, et un pays coupé en 3.

Malgré tous ces coups durs, T. Estanguet a fait preuve d’un calme « olympien », qui en fait un sérieux candidat à la présidence du CIO.

Saluons, une fois n’est pas coutume, le travail en commun fait par les dirigeants politiques, E. Macron pour l’État Français, Valérie Pécresse pour la région Île de France et Anne Hidalgo pour la ville de Paris, et l’unité qui a prévalu jusqu’au bout pour résoudre toutes les difficultés.

Des Prouesses Techniques à l’actif de grandes entreprises françaises

Cet immense chantier a donné l’occasion à de grandes entreprises française de faire la démonstration de leur savoir, EDF, LVMH, Arcelor Mittal par exemple se sont dépassées.

Un exemple frappant parmi beaucoup d’autres, la pose des anneaux olympiques sur la Tour Eiffel, réalisée de nuit par Arcelor, avec des grues de 90 mètres. Quelle émotion de voir s’élever lentement ces lourds anneaux au son de Nessun Dorma, le grand air de Turandot. Quand l’art accompagne la prouesse technique, quelle beauté !

Et que dire de cette merveille d’imagination et de technique qu’est la vasque olympique, conçue par EDF, émettant une flamme sans combustible, faite d’eau et de lumière, qui ne brûle pas, mais qui illumine. Une manière intelligente de mettre le climat sur le devant de la scène. (photo Le Figaro en tête de chronique).

Un Risque Sécuritaire Maîtrisé

La sécurité constituait un objectif majeur, dans un contexte international difficile.

Le risque a bien été pris en compte par l’État français, des mesures exceptionnelles ont été prises, avec le rapatriement sur les sites olympiques et les points névralgiques des services d’ordre. Les jeux s’étant terminés sans anicroche, il faut là aussi apprécier à sa juste valeur la performance du ministère de l’Intérieur sous la houlette de Gérard Darmanin.

Ce qui ne nous a pas empêché de trembler quelques fois, notamment lors de la cérémonie de clôture, où le risque nous a paru bien réel…

Les grands moments des JO pour les français

Les Jeux de Paris 2024 laisseront une trace historique chez les français, un souvenir glorieux qui embellira encore avec le temps.

C’est pourquoi il est intéressant d’analyser à chaud les évènements qui les ont le plus marqués.

Selon un sondage « sortie des urnes » du journal l’Équipe, 4 faits (ou exploits) se détachent :

1 – la dernière ligne droite de Léon Marchand dépassant le hongrois Malik pour remporter le 200 mètres papillon. (23%)

2 – les 2 combats de Teddy Riner, terminés par un double ippon, en finale du tournoi de judo par équipe mixte (16%)

3 – la cérémonie d’ouverture (13%)

4 – les volleyeurs français, double champions olympiques (11%)

Ensuite on retrouve loin derrière, à 5% le triplé des français en bmx, suivi par les 2 titres du début obtenus par Pauline Ferrand-Prévot en VTT et les Bleus du rugby à 7 portés par Antoine Dupont face aux Fidjiens (3%).

Ont également récolté quelques voix les finales du basket face aux Teams USA, et le record du monde de Mondo Duplantis à 6 m 25 à la perche. (2%)

Sans oublier la ferveur montmartroise pour le passage de la course cycliste en ligne.

Tous ces souvenirs bien en poche, il ne reste plus qu’à se tourner vers l’avenir, vers les JO de Los Angeles 2028. Une nouvelle génération prometteuse de jeunes français porteurs d’espoir a vu le jour.

Nous ne les citerons pas tous, seulement les trois qui figurent sur la photo suivante.

Trois espoirs français pour L.A. 2028 : le nageur Léon Marchand, le judoka Jean-Benjamin  Gaba et l’archer Baptiste Addis (photo L’Équipe)

Gageons qu’ils seront parmi les leaders de notre future équipe.

A signaler la faiblesse de nos résultats en athlétisme, avec la seule médaille d’argent de Cyrena Samba Mayela au 100 mètres haies. Dans ce sport universel, la France n’a pas les résultats correspondant à ses moyens. Il y a un grand ménage à faire à la FFA (Fédération Française d’Athlétisme).

Le Bilan des Épreuves

Il est coutumier de comptabiliser les médailles gagnées par pays en faisant un classement à partir des médailles d’or, les médailles d’argent et de bronze venant départager d’éventuels ex-aequo en titres olympiques.

Ce classement est brut, aucune pondération ne vient l’amender : un pays de plus d’un milliard d’habitants est directement comparé à un autre de 100 ou 200 mille.

Mettre sur un même plan la Chine et Ste Lucie est complètement absurde.

Fort heureusement, certains journalistes statisticiens du journal L’Équipe, ont recalculé les résultats en faisant intervenir d’autres variables, comme le nombre total de médailles, le genre, la population et le Pib.

Le classement brut au nombre de médailles d’or donne le résultat suivant :

1er USA       40 (avec 44 en argent)

2ème Chine   40 (avec 27 en argent)

3ème Japon   20

4ème Australie 18

5ème France   16

6ème Pays Bas 15

Si l’on prend en compte le nombre total de médailles, la Chine termine loin derrière les États-Unis (91 contre 126), qu’elle a pourtant failli dépasser grâce au nombre de titres (40 chacun). La Grande-Bretagne gagne quatre places et grimpe sur le podium avec ses 65 médailles, juste devant la France qui en compte 64. À l’inverse, le Japon dégringole de la 3e à la 6e place.

1er USA   126

2ème Chine 91

3ème GB      65

4ème France 64

5ème Australie 53

6ème Japon   45

Le classement chez les Hommes

Gros changement en tête si l’on se concentre uniquement sur les médailles remportées par des hommes : la Chine est première (17), devant les États-Unis (13) et le Japon (12). La France (11) gagne une place et l’Ouzbékistan (7) intègre le top 5 à la faveur de ses cinq médailles d’or en boxe chez les hommes.

1ère Chine 17

2ème USA 13

3ème Japon 12

4ème France 11

5ème Ouzbékistan 7

A noter qu’aux Usa les femmes se taillent la part du lion, 27 médailles d’or contre 13 pour les hommes. Étonnant au pays du cowboy viril !

Et si l’on ne sélectionne que les médailles remportées par des femmes, c’est l’Australie qui fait la meilleure opération en montant sur le podium, suivie par les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande. Dans ce classement, la France disparaît du top 10 des délégations dans lequel le Canada fait son apparition.

1ère USA  27

2ème Chine 13

3ème Australie 12

4ème Pays Bas 8

5ème Nouvelle Zélande 8

Conclusion pour la France, nos compétitrices femmes sont nettement en retard sur nos hommes.

Selon le nombre d’habitants

Si l’on pondère le tableau de médailles par la population des nations engagées, le classement est, sans surprise, complètement chamboulé. La Dominique, qui a récolté sa toute première médaille olympique grâce à la triple sauteuse Thea LaFond, et Sainte-Lucie, récompensée par le titre de la sprinteuse Julien Alfred sur 100 m, sont largement en tête. Les deux îles des Caraïbes comptent respectivement 75 000 et 200 000 habitants.

Les Pays-Bas et l’Australie sont les seules nations à conserver leur place dans le top 10 tandis que la Nouvelle-Zélande prend la troisième place. La Slovénie, la Géorgie, l’Irlande, la Norvège et la Hongrie figurent elles aussi dans ce classement.

Avec 1,06 médaille par million d’habitants, la France est par exemple derrière la Nouvelle-Zélande (3,81), les Pays-Bas (1,93), la Norvège (1,46) ou encore l’Irlande (1,38).

Selon le Pib

Lorsque l’on prend en compte le PIB des nations engagées aux JO, ce sont encore la Dominique et Sainte-Lucie qui sont en tête du classement.

Trois pays de l’ex-URSS font également leur apparition dans le top 10 : la Géorgie (3e), l’Ouzbékistan (4e), et l’Azerbaïdjan (9e). On y retrouve également la Jamaïque 5ème, la Serbie (7e) avec une moyenne de 6,33 médailles par tranche de 100 milliards de dollars de PIB, et la Nouvelle-Zélande (8e) avec 7,82.

Et l’Occitanie ?

Par pur chauvinisme, nous n’oublierons pas de mentionner les 22 médailles obtenues par les représentants de notre région, 8 en or, 8 en argent et 6 en bronze. (cf. Le Midi Libre)

Avec de grands champions, comme Léon Marchand (4 or, 1 bronze), Antoine Dupont (1 or),

Benjamin Thomas (1 or), Shirine Boukli (1 or judo par équipe) et Nicolas Le Goff (1 or volley).

Si l’Occitanie avait constitué un seul pays, elle se serait classée au niveau de la Suède et du Kenya.

Les Médailles et les Bourses Mondiales

Quel rapport avec la Bourse ou les placements, me direz-vous ? Le journal Investir tire les enseignements des Jeux de Paris sur le plan économique. Il constate une certaine similarité entre le palmarès des pays les plus médaillés et celui des places boursières les plus importantes, avec un podium Etats-Unis-Chine-Japon et, en Europe, la domination du tandem France-Royaume-Uni, l’exception étant l’Australie, quatrième nation olympique alors qu’elle ne figure pas parmi les plus grandes places boursières mondiales.

Les Jeux Paralympiques

Dans la foulée du succès des JO, se présentent fin août les Jeux Paralympiques, qui devraient profiter des retombées médiatiques pour passionner les foules.

On peut d’ores et déjà prédire un excellent résultat pour nos athlètes. En effet, ce sont tous des battants, qui luttent ardemment pour améliorer leurs conditions de vie et qui n’auront pas de scrupules à se dépasser dans l’effort. Il n’y a pas de « touristes » parmi eux, contrairement à certains sélectionnés français « valides ».

Rendez-vous à Tous et à Toutes dans 4 ans à Los Angeles.

 

Roger Séguéla

Bouillargues le 15 août 2024

 

Hello Ro’ger,

 

Super bilan ! oublions les couacs héritiers de la culture gaucho-Lang-

Philipetti-théâtre du Rond Point-Avignon, je te livre mon palmarès des

succès et de mes bonheurs (liste éminemment subjective et un peu

concentrée pour ne pas y passer la nuit) :

. Les décors, Paris, Versailles…Magnifiques

. Darmanin, mais enfin, 50 000 policiers, gendarmes pour Paris

versus moins de 5000 soldats au Mali, Paris vidé et grillagé,

. Tony Estanguet, avec ses airs à la Sébastien Coe, qui a donné le ton dans

son discours d’inauguration (attention au lobby anglo-saxon pour la Présidence du CIO)

. la fin du parcours de la flamme avec tous ces beaux Olympiens, une équipe

pas un seul, dommage qu’elle se soit passée dans un désert sans public,

enfin au moins on a évité l’ineffable Zidane en final, même si quelques

commentateurs ont voulu le voir comme dernier porteur de la flamme

. La fraîcheur et la lumière des médaillés, sur tous les plateaux de télé ; tout autour

tout paraissait gris, bavard, amidonné, abîmé…d’un autre siècle

. les sauveurs magiques… Léon, Teddy, Antoine (très bon aussi en ambianceur)

ou les anges comme Armand Duplantis

. Les sports individuels pratiqués en équipe : escrime, judo, les relais

en athlé en particulier le 4×100, en natation,

. (choix très perso) le beach-volley féminin. Attention elles font plus de 1,90,

elles encombreraient un peu au bord de la plage

 

Ah ce tableau des médailles… à relativiser comme tes calculs le montrent.

Encore un. Rêvons, imaginons une équipe d’Europe (Europe bruxelloise + GB,)

332 médailles sur les 1020 distribuées, USA 126, Chine 91….

Dans son livre le choc des civilisations, Samuel Huttington utilise les médailles

olympiques au même titre que les prix Nobel et le PIB comme marqueur

de la puissance des Nations, alors Messieurs Mesdames les Américains et Chinois,

un peu de retenue, qui c’est les patrons… Cela aurait été une belle façon de

montrer ce que peut faire l’Europe, non … ça n’a pas l’air d’intéresser grand monde…

Une seule discipline où il existe une équipe d’Europe face aux US :

le golf avec La Ryder Cup. Encore de l’individuel en équipe, mon dada.

 

Allez, retour sur terre ou au bar de la plage

A la tienne

ben