Une nouvelle poésie québécoise
Depuis quelque temps, une meute de moutons noirs (est-ce que ça se peut?) s’implante petit à petit dans le champ poétique québécois. Je dis « moutons » mais il sera plus exact de se servir du lexique porcin, car c’est notamment à l’enseigne d’un Quartanier (http://www.lequartanier.com) que ces écrivains publient leurs livres, productions, je le précise, qu’il ne faut pas fédérer à outrance tant elles déploient nombre de tonalités, de méthodes, d’ambitions. Une chose apparaît toutefois suffisamment probante pour faire office de dénominateur commun : ces auteurs se méfient des poncifs (hélas souvent justifiés…) qui collent à la poésie québécoise. À des années-lumière du chant national, allergiques à l’intimisme ringard, prudents à l’égard des machineries formalistes, ils développent des énonciations singulières, propres à l’époque, s’objectant du coup au ronron ambiant d’un coin de pays où la critique inquiète. Ce choix de textes, forcément partiel, sert avant tout à le signaler.
Àlain Farah
