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Di-stance, PAROLE HUILE (fragment)

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« Il y a les vivants, les morts… et ceux qui vont à la mer »

Anacharsis

 

 

Un choc d’épée haut à faire lever le sang… Le diseur la langue sans bâton de fendre le sang et faire un chemin à sec à la voix.

Construire une parole c’est assembler des fils…

*

 

 

L’ORDONNATEUR

 

d’Amphisbène à nœud et de lichen las qui s’effilochent-

hyphes… le continent mort-né qui perd fils et filles…

tites-filles et tites-feuilles ti-fils et tites-feuilles

d’exode de gonidie de génocides… rend l’homme

nu… le continent mort-né colonisateur d’âmes-

bois… S’y greffant mange cette morte et s’en lèche…

 

 

Le FOU, un cri !

Engeance de limon! NUS NOUS ?

Nus nous ? Femmes et hommes sculptures …

La nudité vêtue. En fard d’excréments de notre terre

Et l’Ivoire agrafe de nos lèvres ! Peuples sans écriture!

Et la langue mystique des dieux gravée en la chair ?

A nos oreilles fleuves d’Or !… Nos livres ? NOUS !…

Oh résolument vêtus ! Nus nous… néant- titubants !

Dogmatique prophétique érotique l’incarna chantant…

 


 L’ORDONNATEUR, impassible…

 

cris ! Bric d’os d’œufs pour dompteurs de trames

les damnés à triturer la volaille au ventre

pour espérer commander ce qui lie et mouille

bruissant d’espérances le feuilleteur d’entrailles

de désarasements; si ce n’est le dansant au centre

le même ou ensemble à démêler ce drame…

 

 

LE FOU

 

Bruit ? Bruit une noix rouge à cœur de mangle

La chevauchée blême et un fouet cinglant …

Je dis bruit bien sûr le sang sanglé brusquement

Un claquement de langue ce bruit d’angle

Bruit clair taie sur l’inattendûment complexe

Bruit brisure et le bris au pas de portes d’ex-

Maîtres… Bruit dru bruit cru notre usufruit !

Bruits une vie à chercher hagards le bon bruit…

L’os l’ongle la cola qui casse et enfin qui l’essieu

Ebranle tonnerre !… Bruit dieu bruit pieux

 


 L’ORDONNATEUR

 

… puis un jour que tout leur fut favorable

ne doutant point eux qui tant fouaillaient les saccages

très tôt je veux dire d’avant le déroulé large

d’une heure ayant à l’à peine fini de tisser sa clairechair

non pas sans à- grands coups de gerbes d’or la paire

se jetant sur la route, chantant… Simples… Si simples !…

 

 

LE FOU, il chante

O ho jembed l’eau…

O ho… O ho… O ho !

Pêle-mêle nos élans… Pêle-mêle les ahans !

La frêle alliance le dissemblé rassemblé

Voici l’essence nouvelle le bel alizé retrouvé

De ceylan !… De ceylan !… De ceylan !…

Et qui tout balise … Et pis qu’elle tangue

La terre si je m’é-vagues !… Je m’é-vagues !…

 

 

L’ORDONNATEUR, le coupant

 

… mais griffes et guet las, hélas!

rien juste un hélélé pour tous ceux de l’eau

contre le fer civilisateur où l’oshe à xèviesò ?

foin de choc d’épées! Ah, pour laper l’humeur lasse
filandreuse! ô orixàs ! pour hâter la bonnefaim…
et pour ôter l’eau lente au creux des reins…

entre champs de feraillalgues et marées créance

pour héler vagues étoiles dedans la saumâtre absence

 

ah ! vienne le rebours des ressacs d’entrelacs
où convoyer… vaines plages du sommeil

l’ahan poussif … pour coucher notre soleil
proprement… et pour tout reprendre enfin là

 


 

LE FOU

 

… O ho O ho … Tangue la terre…

O ho O ho … Tangue la terre…